Le dirigeant de société : statut et responsabilité. Droit français et droit algérien
Langue
fr
Thèses de doctorat
Date de soutenance
2020-09-07Spécialité
Droit privé et sciences criminelles
École doctorale
École doctorale de droit (Pessac, Gironde ; 1991-....)Résumé
La loi n’a pas défini d’une manière explicite la notion du dirigeant de société. Afin d’identifier les personnes au sein de la société ayant la qualité du dirigeant de société, la doctrine et la jurisprudence se sont saisis ...Lire la suite >
La loi n’a pas défini d’une manière explicite la notion du dirigeant de société. Afin d’identifier les personnes au sein de la société ayant la qualité du dirigeant de société, la doctrine et la jurisprudence se sont saisis de la question, et deux critères d’identification sont adoptés, à savoir l’exercice de deux pouvoirs de gestion et de représentation dans la société. Ces deux critères permettent également de distinguer la notion du dirigeant de société de quelques notions voisine à l’image du chef d’entreprise et de l’employeur.Le mutisme législatif quant à la définition de la notion du dirigeant de société exclut l’existence d’un véritable statut juridique unitaire du dirigeant de société, alors qu'au contraire, il en existe une pluralité de statuts en raison de la différence de traitement réservé par la loi aux dirigeants de sociétés de formes sociales différentes. Pour appréhender la condition du dirigeant de société, la doctrine et la jurisprudence ont procédé à la qualification du lien unissant le dirigeant et la société qu’il dirige. Ainsi, l’évolution du statut de dirigeant de société se trouvait au centre d’une évolution globale du droit des sociétés. En effet, le dirigeant de société est considéré pendant plus d’un siècle comme mandataire de la société, en raison de l’analyse contractualiste de la société, pour être ensuite qualifié d’organe de la société, suite à l’essor de la théorie institutionnaliste de la société. Cependant, ces analyses si elles permettent dans une large mesure d’appréhender la condition du dirigeant de société, elles empêchent une analyse objective et unitaire de la condition du dirigeant de société. Ainsi, une nouvelle acception développée en doctrine appuyée par la jurisprudence analyse la condition du dirigeant de société à partir de la spécificité de ses fonctions, en qualifiant le dirigeant de société d’un véritable professionnel.À l’instar de la question du statut juridique du dirigeant de société, la nature de sa responsabilité civile a suscité une controverse en doctrine, entretenue par la jurisprudence qui n’a pas tranché la question d’une manière péremptoire. En effet, si pour les tenants de la théorie dirigeant-mandataire la responsabilité civile du dirigeant de société envers la société et les associés est de nature contractuelle, les tenants de la théorie de l’organe qui nient tout lien contractuel entre le dirigeant et la société ou les associés qualifient cette responsabilité de délictuelle. Cependant, la professionnalisation des fonctions sociales a conduit à l’adoption d’un régime de responsabilité typique, qui prend en considération la spécificité des fonctions du dirigeant de société. Ainsi, la responsabilité du dirigeant de société ne peut être qualifiée que de professionnelle.La spécificité de la responsabilité civile des dirigeants de société, se manifeste également dans ses fonctions. En effet, si traditionnellement la responsabilité civile a comme objectif principal l’indemnisation des victimes d’actes dommageables. La responsabilité civile des dirigeants de société, joue un triple rôle. Elle assure en premier lieu l’indemnisation des victimes d’actes dommageables des dirigeants de société (la fonction réparatrice), mais elle sanctionne également les comportements fautifs du dirigeant de société (la fonction répressive), tout en définissant en négative les normes de comportement auxquelles les dirigeants de sociétés sont astreints (la fonction normative).< Réduire
Résumé en anglais
The law has not provided an accurate definition of the notion of a company manager. In an attempt to determine who within the company has the status of company manager, doctrine and case law have tackled the issue, and two ...Lire la suite >
The law has not provided an accurate definition of the notion of a company manager. In an attempt to determine who within the company has the status of company manager, doctrine and case law have tackled the issue, and two criteria for such determination have been adopted, namely the performance of two powers of management and representation in the company. These two criteria also allow us to distinguish the concept of the company manager from a few related concepts such as the head of the company and the employer.The legislative vacuum regarding the definition of the notion of company manager excludes the existence of a true unified legal status of the company manager, whereas, on the contrary, there is a plurality of statutes due to the different treatment reserved by law for managers of companies of different corporate forms. In an attempt to assess the status of the company manager, the doctrine and case law have defined the link between the manager and the company he or she manages. Thus, the development of the status of the company manager was at the heart of an overall development in company law. Indeed, for more than a century, the company manager has been considered as the company's representative, due to the contractual analysis of the company, before being qualified as a company body, following the development of the institutionalist theory of the company. However, although these analyses enable the condition of company managers to be assessed to a large extent, they prevent an objective and unified analysis of the condition of company managers. Thus, a new concept has been developed in doctrine and endorsed by case law examines the status of the company manager on the basis of the specific nature of his or her functions, by describing the company manager as a true professional.As with the issue of the legal status of the company manager, the nature of his or her civil liability has been the subject of controversy in doctrine, sustained by case law that has not settled the issue conclusively. Indeed, while for the proponents of the director-representative theory, the civil liability of the company manager towards the company and the partners is contractual in nature, the proponents of the body theory, who deny any contractual link between the manager and the company or the partners, qualify this liability as tortious. However, the professionalization of corporate functions has led to the adoption of a typical liability regime, which considers the specific nature of the functions of the company manager. Thus, the liability of the company manager can only be referred to as professional.The specific nature of the civil liability of company manager is also apparent in his or her functions. Indeed, while conventionally civil liability has as its main objective the compensation of victims of harmful acts. The civil liability of a company manager fulfils a triple role. In the first instance, it provides compensation to victims of harmful acts committed by the company manager (the reparative function), but it also sanctions the wrongful behavior of the company manager (the repressive function), while defining in negative terms the standards of behavior to which the company manager is bound (the normative function).< Réduire
Mots clés
Dirigeant de société
Mandataire social
Organe social
Responsabilité civile
Nature de responsabilité civile
Fonctions de responsabilité civile
Mots clés en anglais
Company manager
Company representative
Corporate body
Civil liability
Nature of civil liability
Civil liability functions
Origine
Importé de STAR