Influence de l’énucléation de prostate au laser Holmium (HoLEP) sur la fonction érectile : résultats d’une étude multicentrique sur 235 patients

Abstract

La préservation de la fonction érectile (FE) est l’une des priorités de la prise en charge chirurgicale des symptômes du bas appareil urinaire (SBAU) liés à une hypertrophie bénigne de la prostate (HBP). L’objectif de ce travail était de décrire l’évolution de la FE à 3 et 12 mois après énucléation laser de la prostate au laser holmium (HoLEP). Une étude rétrospective multicentrique a été conduite sur 4 centres incluant un total de 235 patients sexuellement actifs avant leur prise en charge chirurgicale et opérés d’un HoLEP entre janvier 2016 et juin 2017. L’évaluation de la FE était faite par auto-questionnaire IIEF-5 à l’inclusion, à 3 mois et à 12 mois postopératoires. L’amélioration ou la dégradation de la FE étaient définies par une variation d’au moins 5 points du score IIEF-5. Résultats : aucune différence significative n'a été observée entre le score IIEF-5 médian préopératoire 19,0 [14,5–23,0] et les scores médians à 3 et 12 mois (18,0 [12,5–23,0], p = 0,15 et 19,0 [14,0–23,0], p = 0,45, respectivement). Trois mois après la chirurgie, 9,8% des patients ont signalé une amélioration de la FE tandis que 15,3% des patients ont signalé une dégradation. Douze mois après la chirurgie, 13,2% des patients ont signalé une amélioration de la FE tandis que 16,2% des patients ont signalé une dégradation. La réduction du score IIEF-5 n'était statistiquement significative que dans le sous-groupe de patients présentant une FE préopératoire normale (IIEF-5 22). Dans ce sous-groupe, 14,9% des patients ont signalé une diminution de plus de cinq points du score total IIEF-5. L'âge et le score ASA élevé étaient significativement associés à une dégradation de la FE 12 mois après la chirurgie. Cette évaluation multicentrique confirme que la fonction érectile n’est pas altérée de manière significative après HoLEP. Néanmoins, 16,2% des patients ont signalé une altération de leur sexualité 12 mois après la chirurgie. Ce pourcentage atteint 14,9% chez les patients ne présentant pas de dysfonction érectile préopératoire. Ces résultats pourraient être pris en compte pour informer les patients en préopératoire des conséquences possibles de la chirurgie.