Destruction des stupéfiants en France : retour sur les pratiques en officine
Language
FR
Article de revue
This item was published in
Therapies. 2024-11-01, vol. 79, n° 6, p. 750
Abstract
Introduction En France, s’il y a péremption ou altération du médicament stupéfiant ou qu’il y a un retour de médicament stupéfiant par le patient pour cause de péremption ou de non-utilisation, le pharmacien titulaire de ...Read more >
Introduction En France, s’il y a péremption ou altération du médicament stupéfiant ou qu’il y a un retour de médicament stupéfiant par le patient pour cause de péremption ou de non-utilisation, le pharmacien titulaire de l’officine est tenu de procéder à la dénaturation de ces produits avant de les jeter. Cette dénaturation doit être réalisée en présence d’un pharmacien dit témoin et suivre une procédure bien déterminée aussi bien en amont que lors de la destruction. À la suite de retour sur les difficultés de mise en place de la destruction des médicaments stupéfiants et au vu du risque de détournement, une étude sur leurs pratiques des pharmaciens a été menée. Matériel et méthodes Une étude nationale a été réalisée, sur la base d’un questionnaire diffusée via les syndicats (FSPF, USPO, UNPF), les Unions régionales de professionnels de santé, section pharmaciens et les groupes Facebook® de pharmaciens d’officine. Résultats Trois cent trois pharmaciens ont répondu à l’enquête : 97 % de pharmaciens exerçaient en ville/quartier (n = 156) et à la campagne (n = 138) ; 11 % (n = 23) étaient des pharmaciens titulaires qui exerçaient seul sans pharmaciens adjoints. Quatre-vingt-quatorze pour cent des pharmacies possédaient des stupéfiants à détruire avec plus de 100 unités à détruire pour une pharmacie sur 2. Les principaux motifs de destruction étaient la péremption des stupéfiants (53 %) et les retours de patients (35 %). Parmi les 303 pharmaciens répondants, 22 % (n = 40) ont été contraints de réaliser une destruction hors protocole ; 84 % (n = 254) des pharmaciens considéraient que le protocole de destruction en vigueur est problématique, avec une répartition homogène des difficultés à toutes les étapes ; 26 % (n = 80) des pharmaciens rencontraient des difficultés sur toutes les étapes. L’aspect chronophage était fortement soulevé. Parmi les propositions apportées : l’assouplissement de critère du pharmacien témoin, l’organisation d’une sous-filière spécifique Cyclamed® dédiés aux médicaments stupéfiants (contenant dédié, produit dénaturant spécifique pour s’affranchir du plâtre). Conclusion Cette étude pilote a mis en évidence une inadéquation entre les attentes de la législation en matière de destruction des stupéfiants et les moyens humains des officines. Il est urgent d’engager une réflexion pour simplifier cette procédure afin de garantir la sécurisation de ces produits à haut risque de détournement.Read less <
Keywords
Stupéfiants
Destruction
Pharmacie