Migration poly-phasée de fluides dans le pockmark géant fossile de Beauvoisin, bassin du SE de la France

Abstract

Le pockmark géant de Beauvoisin s’est développé dans une dépression de 800 m de diamètre pendant plus de 3,4 Ma à l’Oxfordien. Il est composé de sous-sites formant des lentilles carbonatées empilées verticalement et inter-stratifiées avec des marnes. Cette étude est basée sur une analyse détaillée de l’organisation pétrographique et des signatures géochimiques des cristaux qui se sont développés dans les fractures précoces à tardives des lentilles de carbonate, des nodules environnants et des tubes qui les alimentaient. La signature isotopique (C, O et Sr) montre qu’au moins trois épisodes différents de migration de fluides ont participé aux processus de minéralisation. La plupart des carbonates ont précipité grâce aux apports de fluides biogéniques provenant des marnes sous-jacentes pendant l’Oxfordien. La deuxième phase s’est produite relativement peu de temps après l’enfouissement au début du Crétacé et ce sont des fluides thermogéniques provenant des niveaux plus profonds du Pliensbachien, du Toarcien supérieur ou du Bajocien qui l’ont traversé, sans savoir si ceux-ci ont atteint le paléo-fond de mer. La troisième phase est un fluide riche en bitume probablement lié à ces mêmes niveaux atteignant la fenêtre à huile pendant le Mio-Pliocène. Les fluides ont migré par des failles induites par la mise en place du diapir de sel du Trias de Propiac, mais ces conduits initiaux restent ouverts et sont donc réutilisés par des fluides plus tardifs liés à l’enfouissement de cette structure au court du temps