Recommandations sur la gestion du risque et la prise en charge urologique du patient adulte atteint de dysraphisme spinal (spina bifida)
Langue
FR
Article de revue
Ce document a été publié dans
Progrès en Urologie. 2023-03-01, vol. 33, n° 4, p. 178-197
Résumé
Introduction L’amélioration de l’espérance de vie et le dépistage prénatal ont modifié la démographie du spina bifida (dysraphisme spinal) qui est devenu une pathologie de l’âge adulte. Les troubles vésico-sphinctériens ...Lire la suite >
Introduction L’amélioration de l’espérance de vie et le dépistage prénatal ont modifié la démographie du spina bifida (dysraphisme spinal) qui est devenu une pathologie de l’âge adulte. Les troubles vésico-sphinctériens affectent la quasi-totalité des patients atteints de dysraphisme spinal et constituent encore aujourd’hui la première cause de mortalité chez ces patients. L’objectif de ce travail était d’établir des recommandations de prise en charge urologique prenant en compte les spécificités de cette population. Matériels et méthodes Un Protocole nationale de diagnostic et de soins (PNDS) a été rédigé dans le cadre du Plan Maladies Rares à l’initiative du Centre de Référence Maladies Rares Spina Bifida–Dysraphismes du CHU de Rennes. Il s’agit d’un travail collaboratif associant des experts des différentes spécialités, principalement urologues et médecins de médecine physique et réadaptation. Nous avons conduit une recherche systématique de la littérature en langue française et anglaise dans les différents domaines couverts par ces recommandations dans la base de données MEDLINE. Conformément à la méthodologie recommandée par les tutelles (Guide_methodologique_pnds.pdf, 2006), des propositions de recommandations ont été rédigées sur la base de cette revue de la littérature puis ont été soumises à un groupe de relecture afin de parvenir à un consensus. Résultats Les troubles vésico-sphinctériens induits par le dysraphisme spinal sont multiples, variés et évolutifs dans le temps. La prise en charge doit être adaptée individuellement et tenir compte de l’ensemble des problématiques du patient, elle est donc nécessairement multidisciplinaire. L’autosondage est le mode mictionnel adapté pour plus de la moitié des patients et doit parfois s’associer à des traitements visant à contrôler une éventuelle hyperactivité détrusorienne (HAD) ou un trouble de la compliance (anticholinergiques, toxine botulique intradétrusorienne). Le recours à la chirurgie est parfois nécessaire soit après échec des traitements non-invasifs (ex : entérocystoplastie d’agrandissement en cas d’HAD résistante aux traitements pharmacologiques), soit en première intention en l’absence d’autres alternatives non invasives (ex : bandelette aponévrotique ou sphincter urinaire artificiel pour l’insuffisance sphinctérienne ; dérivation urinaire par conduit iléal si les autosondages sont impossibles). Conclusion Le dysraphisme spinal est une pathologie complexe avec atteintes multiples au niveau neurologique, orthopédique, gastro-intestinal, urologique et génito-sexuelle. La prise en charge des troubles vésico-sphinctériens doit se poursuivre tout au long de la vie de ces patients et doit s’intégrer dans un contexte multidisciplinaire.< Réduire
Résumé en anglais
Improved life expectancy and prenatal screening have changed the demographics of spina bifida (spinal dysraphism) which has presently become a disease of adulthood. Urinary disorders affect almost all patients with spinal ...Lire la suite >
Improved life expectancy and prenatal screening have changed the demographics of spina bifida (spinal dysraphism) which has presently become a disease of adulthood. Urinary disorders affect almost all patients with spinal dysraphism and are still the leading cause of mortality in these patients. The aim of this work was to establish recommendations for urological management that take into account the specificities of the spina bifida population. National Diagnosis and Management Guidelines (PNDS) were drafted within the framework of the French Rare Diseases Plan at the initiative of the Centre de Référence Maladies Rares Spina Bifida - Dysraphismes of Rennes University Hospital. It is a collaborative work involving experts from different specialties, mainly urologists and rehabilitation physicians. We conducted a systematic search of the literature in French and English in the various fields covered by these recommendations in the MEDLINE database. In accordance with the methodology recommended by the authorities (Guide_methodologique_pnds.pdf, 2006), proposed recommendations were drafted on the basis of this literature review and then submitted to a review group until a consensus was reached. Bladder dysfunctions induced by spinal dysraphism are multiple and varied and evolve over time. Management must be individually adapted and take into account all the patient's problems, and is therefore necessarily multi-disciplinary. Self-catheterisation is the appropriate micturition method for more than half of the patients and must sometimes be combined with treatments aimed at suppressing any neurogenic detrusor overactivity (NDO) or compliance alteration (anticholinergics, intra-detrusor botulinum toxin). Resort to surgery is sometimes necessary either after failure of non-invasive treatments (e.g. bladder augmentation in case of NDO resistant to pharmacological treatment), or as a first line treatment in the absence of other non-invasive alternatives (e.g. aponeurotic suburethral tape or artificial urinary sphincter for sphincter insufficiency; urinary diversion by ileal conduit if self-catheterisation is impossible). Spinal dysraphism is a complex pathology with multiple neurological, orthopedic, gastrointestinal and urological involvement. The management of bladder and bowel dysfunctions must continue throughout the life of these patients and must be integrated into a multidisciplinary context.< Réduire
Mots clés en anglais
Pregnancy
Female
Humans
Adult
Urinary Bladder
Neurogenic
Spinal Dysraphism
Urinary Bladder
Urinary Bladder
Overactive
Urologic Surgical Procedures
Unités de recherche