Aménagements pédagogiques pour les étudiants en situation de handicap dans une université française : des discours, des pratiques, des situations : une contribution pour une pédagogie inclusive à l’université
Language
fr
Thèses de doctorat
Date
2022-03-28Speciality
Sciences de l'éducation
Doctoral school
École doctorale Sociétés, politique, santé publique (Bordeaux)Abstract
Depuis la loi du 11 février 2005 pour l'égalité des droits et des chances, la participation et la citoyenneté des personnes handicapées, les étudiants en situation de handicap (ESH) sont plus nombreux. L’université a élaboré ...Read more >
Depuis la loi du 11 février 2005 pour l'égalité des droits et des chances, la participation et la citoyenneté des personnes handicapées, les étudiants en situation de handicap (ESH) sont plus nombreux. L’université a élaboré un dispositif avec des locaux, des discours, des professionnels et des « aménagements institutionnels » accessibles via un service dédié. Mais, ces aides sont décontextualisées et génériques. Elles s’appuient avant tout sur des catégories médicales du handicap qui n’ont pourtant rien de pédagogique. En parallèle, l’université tend aussi à développer des pratiques visant à promouvoir l’accessibilité aux enseignements. C’est d’ailleurs là un des piliers de l’inclusion. Il s’agit d’améliorer les conditions de la réussite des étudiants à l’université, qui est un des objets de recherches de la pédagogie universitaire. Toutefois, ses travaux portent avant tout sur des solutions prêtes à l’emploi. L’université est confrontée à un paradoxe : elle s’adresse à des masses d’étudiants et doit aussi s’intéresser à des étudiants avec des besoins éducatifs particuliers. Notre thèse propose une réflexion sur les pratiques pédagogiques des enseignants qui interviennent auprès d’ESH dans des situations d’enseignement et d’évaluation. Elle s’intéresse aussi aux manières d’étudier des ESH, à leurs spécificités dans leurs manières de se saisir des milieux d’études proposés par les enseignants davantage qu’à la catégorie médicale de classification du handicap à laquelle ils sont assignés. A cet effet, après avoir effectué des entretiens exploratoires avec 8 acteurs institutionnels, nous avons recueilli les discours de 38 ESH et de 40 enseignants issus de tous les campus d’une université française au sujet de leurs expériences respectives par rapport aux aides proposées à l’université. Nous avons aussi effectué des observations ethnographiques auprès de deux ESH dans quelques TD. Ces données font apparaître d’autres types d’expériences plus informelles et au coeur des situations d’enseignement et d’évaluation. Il s’agit d’« aménagements situationnels », qui sont mis en oeuvre dans le cadre d’une négociation entre un enseignant qui va les qualifier de « bricolages pédagogiques » et un ESH. A ces aides très locales s’ajoutent des mesures d’accessibilité aux locaux et aux savoirs, dont certaines peuvent être organisées par des enseignants dans le cadre d’une diversification pédagogique et des « aménagements semi-institutionnels », qui sont des dispositifs de proximité. Leur objectif est de répondre aux besoins de proximité de ces étudiants dans leurs études mais aussi à un niveau extra-universitaire, pour des soins, par exemple. Leur situation de handicap nécessite aussi d’être appréhendée dans les situations d’évaluations et dans les situations d’étude et de travail personnel. Notre thèse s’est donc appuyée sur les situations, qui contribuent à rendre l’université inclusive car les ESH interagissent avec les milieux d’étude proposés par les enseignants et de nouveaux aménagements peuvent alors apparaître. L’hypothèse des spécificités au coeur de notre thèse confirme qu’elle a toute sa place dans la redéfinition de l’accessibilité des ESH aux études supérieures car elle est au coeur des situations. Deux axes de réflexion s’avèrent importants : la visibilité et le temps. Le premier s’appuie sur le discours des enseignants, qui évoquent un manque de culture sur le handicap et leur expérience d’un phénomène peu visible. Le second s’appuie sur les nombreux usages du temps tant chez les ESH que chez les enseignants. C’est pourquoi le milieu est central, puisqu’il peut à la fois générer des situations de handicap et permettre des aménagements dans le cadre d’une pédagogie inclusive.Read less <
English Abstract
Since the Law of 11 February 2005 on Equal Rights and Opportunities, Participation and Citizenship of Persons with Disabilities, there are more students with disabilities (ESH). It has developed a system with premises, ...Read more >
Since the Law of 11 February 2005 on Equal Rights and Opportunities, Participation and Citizenship of Persons with Disabilities, there are more students with disabilities (ESH). It has developed a system with premises, speeches, professionals and “institutional arrangements” accessible via a dedicated service. But these aids are decontextualized and generic. They are based above all on medical categories of disability, which have nothing to do with education. At the same time, the university also tends to develop accessible practices to promote access to teaching. Indeed, it is a question of improving the conditions for the success of students at university, which makes it one of the objects of research of university pedagogy. However, his work focuses on ready-made solutions. The university faces a paradox: it is aimed at masses of students and must also be interested in students with special educational needs. Our thesis proposes a reflection on the pedagogical practices of teachers who intervene with SWD in teaching and evaluation situations. It is also concerned with the ways in which SWD’s can be studied, their specificities in the way they deal with the study environments proposed by teachers, rather than the medical classification category of the disability to which they are assigned. To this end, we collected the speeches of 38 SWD and 40 teachers from all the campus of a French university about their respective experiences of the support offered to the university. We also conducted ethnographic observations with two SWD’s in a few supervised work. These data reveal other types of more informal experiences at the heart of teaching and evaluation situations. These are “situational arrangements”, which are implemented as part of a negotiation between a teacher who will call them “pedagogical tinkering” and an SWD. In addition to these very local aids, there are measures for access to premises and knowledge, some of which can be organized by teachers in the context of pedagogical diversification and “semi-institutional arrangements”, which are local arrangements. Their objective is to meet the proximity needs of these students in their studies but also at an extra- university level, for care, for example. Their situation of disability also needs to be understood in assessment situations and in study and personal work situations. Our thesis was therefore based on the situations, which contribute to making the university inclusive because the ESH interact with the study environments proposed by the teachers and new arrangements can then appear. The hypothesis of specificities at the heart of our thesis confirms that it has its place in the redefinition of the accessibility of SWD’s to higher education because it is at the heart of situations. Two areas of thinking are important: visibility and time. The first is based on the discourse of teachers who evoke a lack of culture on disability and their experience of a phenomenon not very visible. The second is based on the many uses of time both among the SWD and among teachers. This is why the environment is central, since it can both generate situations of disability and allow accommodations within the framework of an inclusive pedagogy.Read less <
Keywords
Pratiques d’enseignement
Pédagogie universitaire
Accessibilité
Handicap
English Keywords
Teaching practices
University pedagogy
Accessibility
Disability
Origin
STAR importedCollections