Apports des matrices collagéniques dans le traitement des défauts muco-gingivaux en parodontologie et implantologie

Abstract

Objectif : l’objectif de cette revue était d’évaluer l'apport des matrices collagéniques dans le traitement des défauts muco-gingivaux en parodontologie-implantologie en terme de recouvrement radiculaire, gain de gencive attachée, gain de gencive kératinisée, épaississement tissulaire, douleur post opératoire et satisfaction patient. Méthodes : cette revue a été rédigée selon les recommandations PRISMA. Seuls les essais cliniques randomisés sur l’Homme évaluant l’efficacité des matrices collagéniques d’origine xénogéniques par rapport aux greffes autogènes (gold standard) dans les défauts muco-gingivaux au niveau des sites dentées, édentées et implantaires, ont été étudiés. Les études publiées en français ou en anglais et accessible en ligne ont été exclusivement retenues. Les bases de données électroniques MEDLINE, EMBASE et DOSS ont été utilisées pour effectuer la recherche bibliographique. Résultats : la recherche électronique a permis de présélectionner 251 articles. Après éliminations des doublons et des articles hors sujet, 26 articles (publiés de 2010 à 2021) ont été sélectionnés et étudiés. 16 études concernent les sites dentées et 10 études sont en relation avec des sites implantaires dont une qui rapporte des résultats au niveau des sites édentés (pré-implantaire). Aucune étude a été trouvée concernant le traitement des défauts muco-gingivaux par addition au niveau des sites édentés dans un but de restauration prothétique fixé par extension ou amovible. Les matrices collagéniques présentent des résultats satisfaisants en permettant une augmentation significative, par rapport à J-O, du recouvrement radiculaire (pour des récessions maxillaires et mandibulaires, simples et multiples de classe I, II de Miller ou de classe RT1 de Cairo), de l’épaisseur des tissus mous, de gencive attachée et kératinisée, et égalant les greffons autogènes dans un grand nombre d’études, tout en minimisant la douleur post-opératoire ressentie par le patient et obtenant une satisfaction patient élevé. Conclusion : Dans les limites de ce travail, cette revue de la littérature semble indiquer que les matrices collagéniques sont des substituts prometteurs : bien qu’elles ne soient pas supérieures aux greffes autogènes en terme de recouvrement radiculaire, d’augmentation de tissu kératinisé, de gencive attachée et d’épaississement tissulaire, elles présentent une certaine efficience en permettant d’obtenir des résultats qui peuvent être considérés comme cliniquement pertinent, tout en palliant aux inconvénients des greffes autogènes affectant la perception du patient.