Étude de la variabilité de réponse aux drogues d'abus
Langue
FR
Thèse d'exercice
Date de soutenance
2021-09-17Spécialité
thèse d'exercice de pharmacie
Résumé
Pathologie chronique à fort taux de rechute, l’addiction est aujourd’hui l’une des plus fréquentes maladies neuropsychiatriques. La transition vers l’addiction, caractérisée par le glissement d’une consommation contrôlée ...Lire la suite >
Pathologie chronique à fort taux de rechute, l’addiction est aujourd’hui l’une des plus fréquentes maladies neuropsychiatriques. La transition vers l’addiction, caractérisée par le glissement d’une consommation contrôlée vers un état d’abus et de dépendance, est observée, selon la drogue, pour 10 à 57% des usagers. Encore peu caractérisée chez l’animal, l’étude et la modélisation de la variabilité de réponse aux drogues d’abus dans un modèle animal constitue un enjeu majeur pour la recherche sur l’addiction. De manière novatrice, un modèle comportemental élaboré par l’UMR-S1144 basé sur le test de préférence de place conditionnée (PPC), a permis de mettre en évidence chez le rat une variabilité de réponse à la cocaïne au niveau comportemental et moléculaire (publication à venir). Ce manuscrit propose d’abord un état des lieux actuel de la pathologie addictive en France d’un point de vue neurobiologique, pharmacologique et pharmacovigilant. Dans le modèle pré-établi de PPC, notre étude présente ensuite la variabilité de réponse à une autre drogue d’abus, la morphine, ainsi qu’à un renforçant naturel, le sucre, chez le rat. Sur le plan comportemental, deux populations se distinguent parmi les rats traités : des individus exprimant (phénotype « addict ») ou n’exprimant pas (phénotype « non addict ») des effets renforçants au produit. Ces résultats valident donc notre modèle pour l’étude de la variabilité de réponse aux opiacés ou au sucre. L’analyse des transcrits dans le noyau accumbens, centre du plaisir cérébral, de rats traités met en lumière des différences d’expression génique en fonction du profil de réponse au produit. Le gène Egr2, notamment, est différentiellement exprimé en fonction du profil de réponse à la morphine et à la cocaïne. Des régulations distinctes de gènes pourraient donc être à l’origine de la variabilité de réponse comportementale aux drogues, et peut-être expliquer une partie des mécanismes impliqués dans le développement d’une addiction.< Réduire
Résumé en anglais
Drug addiction is a chronic relapsing pathology and one of the most prevalent neuropsychiatric diseases afflicting society today. Transition to addiction, which is the shift from controlled drug use to abuse and dependence, ...Lire la suite >
Drug addiction is a chronic relapsing pathology and one of the most prevalent neuropsychiatric diseases afflicting society today. Transition to addiction, which is the shift from controlled drug use to abuse and dependence, occurs in only 10 to 57% of drug users. Still poorly shown in animals models, the variability of response to drugs and its characterization is one of the major challenges for addiction research. A novel behavioral model in rat, based on conditioned place preference (CPP) and developed by UMR-S1144, allowed us to show individual variability of response to cocaine (ongoing publication). First, this work reviews actual insights over substance use disorder in France; its neurobiology, pharmacological treatments available and pharmacovigilance challenges. We then studied variability of response to another abused drug, morphine, and to a natural reinforcer such as sweet food, using the same CPP model in rat. Behavioural tests isolated two distinct populations within the treated group: some rats displaying reinforcing effects to the product (“addict-like” phenotype) and some others that do not (“non addict-like” phenotype). Thus, these results also validate our model for the study of variability of response to opiates and to sweet natural reinforcement. Transcriptomic analysis in the nucleus accumbens, pleasure brain center implicated in addiction, highlights differential genic expression between our two rat phenotype. Notably, Egr2 gene was found differentially expressed depending on the response profile to both morphine and cocaine. Taken together, this suggests that gene differential regulation could be linked to individual variability of response to drugs of abuse, and could maybe be a lead to explain some mechanisms underlying drug addiction development.< Réduire
Mots clés
Addiction
Variabilité de réponse
Drogues d'abus
Préférence de place conditionnée
Neuropharmacologie
Transcriptomique
Unités de recherche