La première sépulture du cardinal Bonaventure
MORVAN, Haude
Ausonius-Institut de recherche sur l'Antiquité et le Moyen âge
UFR Humanités - Université Bordeaux Montaigne [UBM]
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Language
fr
Chapitre d'ouvrage
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L’église Saint-Bonaventure au cœur de la vie lyonnaise. 2016p. p. 35
Editions lyonnaises d'art et d'histoire
Abstract
À sa mort en juillet 1274, à Lyon où le pape avait réuni un concile, le cardinal Bonaventure reçut des funérailles grandioses en présence de toute la cour pontificale. Pourtant, la sépulture que lui donna son ordre fut ...Read more >
À sa mort en juillet 1274, à Lyon où le pape avait réuni un concile, le cardinal Bonaventure reçut des funérailles grandioses en présence de toute la cour pontificale. Pourtant, la sépulture que lui donna son ordre fut loin de ces honneurs. On apprend dans les actes du procès de canonisation de 1450 que, jusqu’à sa translation dans la nouvelle église en 1434, le corps de Bonaventure reposa pendant un siècle et demi dans la sacristie de l’ancienne église des frères mineurs de Lyon. Si l’on connaît des cas où la sacristie fut utilisée comme lieu de sépulture provisoire pour un défunt illustre dans l’attente de l’aménagement d’un sépulcre ou d’une chapelle ad hoc, les raisons dans le cas de Bonaventure semblent bien différentes. Au XIIIe siècle, les ordres mendiants se montrèrent particulièrement innovants dans les stratégies de mise en valeur de la mémoire de leurs membres illustres, à la fois par les formes adoptées pour les tombes, mais aussi par leur position dans l’église. Les tombes prestigieuses étaient généralement placées dans le chœur, afin d’être au sein de la communauté, ou dans la nef des fidèles, afin d’encourager la dévotion populaire et donc de promouvoir une réputation de sainteté. En reléguant la sépulture de Bonaventure dans un espace non accessible aux fidèles, la sacristie, et en ne la signalant pas par une tombe monumentale, l’ordre voulut manifestement la laisser dans l’ombre. Une même attitude est perceptible dans la littérature de l’ordre, signe d’un malaise vis-à-vis d’un ministre général controversé en raison de ses prises de position contre son prédécesseur Jean de Parme et contre les Joachimites.Ce n’est qu’au XVe siècle, avec la canonisation, que les restes de Bonaventure furent mis en valeur : d’abord, en 1434, dans un enfeu situé dans le sanctuaire de la nouvelle église puis, en 1494, dans plusieurs reliquaires éparpillés entre Lyon, Fontainebleau et Bagnorea.Read less <
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