Participation aux dépistages du cancer du sein chez la femme et survie après un cancer du sein selon le dépistage et les inégalités sociodémographiques
Language
fr
Thèses de doctorat
Date
2022-03-24Speciality
Santé publique Option Epidémiologie
Doctoral school
École doctorale Sociétés, politique, santé publique (Bordeaux)Abstract
Contexte : Le cancer du sein est le cancer le plus fréquent chez la femme dans le monde. En France, en 2020, près de 59 000 nouveaux cas de cancer ont été diagnostiqués et plus de 12 000 décès ont été répertoriés. Malgré ...Read more >
Contexte : Le cancer du sein est le cancer le plus fréquent chez la femme dans le monde. En France, en 2020, près de 59 000 nouveaux cas de cancer ont été diagnostiqués et plus de 12 000 décès ont été répertoriés. Malgré tout, la survie nette à 5 ans de ce cancer a été estimée à 88 % en 2018. Ce bon pronostic peut s’expliquer, entre autres, par des améliorations thérapeutiques mais également par l’existence du programme de dépistage organisé (DO). Aujourd’hui en France, deux types de dépistage du cancer du sein coexistent : le DO, proposant aux femmes de 50 à 74 ans, sans facteurs de risque du cancer du sein, de réaliser un examen mammographique tous les 2 ans ; et le dépistage individuel (DI), normalement réservé aux femmes ayant des facteurs de risque, permettant une surveillance mammographique plus rapprochée par le gynécologue. En 2019, le taux de participation au DO était de 48,9 %. Ce taux de participation reste faible comparé au taux préconisé au niveau européen, ce qui pourrait s’expliquer en partie par la présence concomitante des 2 dépistages dans le pays mais également par les inégalités sociales. De nombreux facteurs ont été identifiés comme associés à la non-participation au DO du cancer du sein (faible confiance accordée au DO due aux controverses, faible niveau d’éducation, faible revenu, etc…). Ainsi, il paraissait important d’apporter de nouveaux éléments afin d’améliorer la confiance dans le DO et de comprendre comment les femmes se comportent face aux différentes propositions de dépistages qu’elles reçoivent après 50 ans, afin d’améliorer la participation. L’objectif de cette thèse était d’étudier l’apport du DO en termes de survie des femmes après un cancer du sein en comparaison à celles qui réalisent un DI ou aucun dépistage, en prenant en compte le niveau de défavorisation, puis d’étudier le comportement des femmes de 56 ans et leurs raisons de non-participation au DO du cancer du sein. Méthodes : Pour répondre à cet objectif, nous avons dans un premier temps, utilisé différentes sources de données disponibles pour des femmes de 50-74 ans ayant eu un cancer du sein, dans 4 départements français, entre 2009 et 2015 : les registres de cancers, les structures de gestion des DO et le Système National des Données de Santé. Un algorithme a été créé dans le but d’identifier, parmi les femmes qui ne participaient pas au DO, lesquelles avaient bénéficié d’une surveillance avant leur diagnostic du cancer. Nous avons ensuite estimé la survie nette et l’excès de mortalité selon les dépistages, en tenant compte des inégalités sociales, selon des méthodes de modélisation récentes. Dans un second temps, nous avons identifié, à partir d’une enquête transversale, basée sur un autoquestionnaire chez des femmes de 56 ans dans 4 départements, l’expérience, les attitudes et les réticences des femmes face au DO du cancer du sein ainsi qu’aux autres dépistages de cancers. Résultats : Nous avons observé un gain de survie significatif chez les femmes qui participaient au DO (96,8 %), avec une probabilité de survie élevée quel que soit le niveau de défavorisation, comparées à celles ayant bénéficié d’une surveillance (93,9 %) ou d’aucun dépistage (77,4 %). Pour les femmes surveillées ou non dépistées, la survie diminuait avec le niveau de défavorisation qui augmentait. Par ailleurs, les principaux freins à la participation au DO étaient : la réalisation d’un DI, la négligence, mais également le manque d’informations et de compréhension sur le DO du cancer du sein. Conclusion : Nos résultats apportent de nouveaux éléments pouvant contribuer à améliorer la participation au DO. Le bénéfice de ce dépistage en termes de survie après un cancer a été montré ainsi que son importance pour les populations les plus défavorisées. De plus, l’identification des freins à la participation permettront de mettre en place des approches d’information, d’invitation et d’accompagnement plus personnalisées.Read less <
English Abstract
Background: Breast cancer is the most common cancer in women worldwide. In France, in 2020, there were nearly 59,000 new cases of cancer and more than 12,000 deaths. Despite this, the 5-year net survival of this cancer was ...Read more >
Background: Breast cancer is the most common cancer in women worldwide. In France, in 2020, there were nearly 59,000 new cases of cancer and more than 12,000 deaths. Despite this, the 5-year net survival of this cancer was estimated at 88% in 2018. This good prognosis can be explained, among other things, by therapeutic improvements but also by the existence of the organized screening programme (OrgS). Nowadays in France, two types of breast cancer screening coexist: the OrgS, proposing to women aged 50 to 74, without risk factors for breast cancer, to carry out a mammographic examination every 2 years; and the opportunistic screening (OppS), normally reserved for women with risk factors, allowing a closer mammographic monitoring by the gynaecologist. In 2019, the OrgS participation rate was 48.9%. The French participation rate remains low compared to the rate recommended at European level, which could be partly explained by concomitant presence of the two screenings but also by social inequalities. Many factors have been identified as being associated with non-participation in breast cancer OrgS (low confidence in OrgS due to controversies, low level of education, low income, etc). Thus, it seemed important to provide new evidence to improve confidence in OrgS and to understand how women behave when faced with the different screening proposals they have after the age of 50, in order to improve participation. The aim of this thesis was to study the contribution of OrgS in terms of survival of women after breast cancer compared to those who perform an OppS or no screening, taking into account the level of deprivation, and then to study the behaviour of 56 year old women and their reasons for not participating in breast cancer OrgS. Methods: To meet this objective, we first used different sources of data available for women aged 50- 74 years who had breast cancer in four French departments between 2009 and 2015: cancer registries, OrgS management structures and the National Health Data System. We created an algorithm to identify which women who did not participate in the OrgS had received surveillance before their cancer diagnosis. We then estimated net survival and excess mortality by screening, taking into account social inequalities, using recent modelling methods. In a second step, we identified, from a cross-sectional survey based on a self-questionnaire among 56-year-old women in 4 departments, women's experience, attitudes and reluctance towards breast cancer OrgS as well as other cancer screenings. Results: We observed a significant survival gain in women who participated in OrgS (96.8%), with a high probability of survival regardless of the level of deprivation, compared with those who were screened by OppS (93.9%) or not screened (77.4%). For women who were screened by OppS or not screened, survival decreased as the level of deprivation increased. Furthermore, the main barriers to participation in OrgS were: performing an OppS, negligence, but also lack of information and understanding about breast cancer OrgS. Conclusion: Our results provide new elements that can contribute to improving participation in OrgS. The benefit of this screening in terms of survival after cancer has been shown as well as its importance for the most deprived populations. In addition, the identification of barriers to participation will allow the implementation of more personalised approaches to information, invitation and support.Read less <
Keywords
Cancer du sein
Dépistage organisé
Dépistage individuel
Défavorisation
Survie nette
Mortalité en excès
Raisons de non-participation
English Keywords
Breast cancer
Mass screening
Individual screening
Deprivation
Net survival
Organized screening
Opportunistic screening
Excess mortality
Reasons for non-participation
Origin
STAR imported