Étude de la régulation de la transmission synaptique et de la plasticité synaptique à long terme par l'astrocyte dans l'hippocampe adulte
Language
fr
Thèses de doctorat
Date
2021-12-13Speciality
Neurosciences
Doctoral school
École doctorale Sciences de la vie et de la santé (Bordeaux)Abstract
Le fonctionnement du cerveau repose sur la communication entre les neurones au niveau de structures spécialisées : les synapses. La transmission synaptique est plastique et finement régulée au cours du temps. Dans l’hippocampe ...Read more >
Le fonctionnement du cerveau repose sur la communication entre les neurones au niveau de structures spécialisées : les synapses. La transmission synaptique est plastique et finement régulée au cours du temps. Dans l’hippocampe la plasticité synaptique à long terme serait la base cellulaire de la mémoire. Il est important de noter que les neurones ne sont pas seuls dans le cerveau et que les cellules gliales remplissent de nombreuses fonctions essentielles à son fonctionnement. Parmi elles, les astrocytes, idéalement positionnés entre les vaisseaux et les synapses, jouent un rôle clé dans la régulation de la transmission synaptique et de la plasticité synaptique à long terme. Pour se faire les astrocytes sont capables de détecter les neurotransmetteurs libérés dans la fente synaptique et en retour de libérer des gliotransmetteurs comme les purines et la D-sérine. Dans l’hippocampe de rats juvéniles, les astrocytes régulent l’efficacité de la transmission synaptique de base à l’échelle d’une synapse. De plus, chaque astrocyte occupe un territoire, ou domaine, exclusif au sein duquel il est en apposition étroite avec plus de 100 000 synapses voisines, appartenant à plusieurs neurones. Sur le plan fonctionnel cela pourrait leur permettre de coordonner la régulation la transmission à l’échelle de 100 000 synapses.Le but principal de ma thèse de mieux comprendre comment l’information est transmise et régulée à l’âge adulte dans l’hippocampe. Pour cela j’ai étudié le rôle de l’astrocyte dans la régulation de l’efficacité de la transmission synaptique à l’échelle de la synapse unique et du domaine. A l’aide de techniques d’électrophysiologie, en combinant des approches pharmacologiques et virales, les travaux que j’ai réalisé au cours de ma thèse ont permis de mettre en évidence que :(1) L’astrocyte, à l’âge adulte est toujours capable de réguler l’efficacité de la transmission synaptique de base à l’échelle de la synapse unique. Pour se faire l’astrocyte détecte le glutamate libéré dans la fente synaptique via le récepteur glutamatergique métabotropique de type 5 (mGluR5) et en retour libère des purines lui permettant d’augmenter l’efficacité de la transmission synaptique via leur action sur des récepteurs à l’adénosine présynaptique de type A2A. De manière très intéressante cette régulation semble être dépendante de l’activité étant donné qu’elle n’est plus présente lorsque le nombre de synapses activées augmente.(2) Le mGluR5 est, même chez l’adulte, un récepteur clé pour l’astrocyte puisqu’il est nécessaire au mécanisme de régulation de la transmission par les purines que j’ai étudié. En effet, pour mieux comprendre cette boucle de régulation, j’ai utilisé un nouveau vecteur viral développé en collaboration avec l’équipe de la Dr. Carole Escartin. Ce vecteur permet le blocage du mGluR5 spécifiquement dans les astrocytes par l’expression d’un peptide dominant négatif. Cette technique m’a permis de démontrer l’importance de ce récepteur astrocytaire dans la régulation de la transmission mais aussi de la plasticité synaptique à long terme.(3) Dans un second projet, réalisé en collaboration avec l’équipe du Dr. Jean-Michel Revest, j’ai étudié la plasticité synaptique à long terme et son altération dans le contexte du syndrome de Down (SD). Le SD ou trisomie 21, est la cause génétique la plus courante de déficience intellectuelle. Dans cette étude j’ai mis en évidence que le modèle murin de SD étudié présentait un déficit de plasticité synaptique à long terme qui était dépendant de la signalisation des récepteurs aux endocanabinoides (CB1) et qui est corrélée à un déficit de mémoire. La signalisation CB1 étant importante pour la production des gliotransmetteurs nécessaires à l’induction de la plasticité, ces résultats ouvrent des pistes prometteuses pour comprendre l’implication des astrocytes dans les déficits cognitifs du SD.Read less <
English Abstract
The functioning of the brain relies on communication between neurons at the level of specialized structures: the synapses. Information processing at synapses is plastic and finely modulated over time. In the hippocampus, ...Read more >
The functioning of the brain relies on communication between neurons at the level of specialized structures: the synapses. Information processing at synapses is plastic and finely modulated over time. In the hippocampus, this cellular plasticity is proposed as the cellular basis of learning and memory. It is important to note that neurons are not alone in the brain, glial cells perform many functions essential to its functioning. Among them, astrocytes, ideally positioned in between blood vessels and synapses, play a key role in modulating transmission and long-term synaptic plasticity. Indeed, works done in recent years have shown that astrocytes are able to detect neurotransmitters released in the synaptic cleft and in turn to regulate the efficiency with which neurons communicate. To do this, astrocytes, like neurons, release transmitters at the synapse, as purines and D-serine. These transmitters are called gliotransmitters. In the hippocampus, it has been shown in juvenile rats that astrocytes are able to regulate the efficiency of synaptic transmission at the level of a single synapse. Morphologically, astrocytes have a particular organization and form mutually exclusive domains. Indeed, each astrocyte occupies an exclusive territory allowing it to be in close apposition with more than 100,000 neighboring synapses belonging to several neurons. Functionally, this may allow them to coordinate the regulation of transmission at the scale of 100,000 synapses.The main goal of my thesis was to better understand how information is transmitted and regulated in the hippocampus in adulthood. To this end, I studied the role of astrocytes in regulating the efficiency of synaptic transmission at the single synapse and domain levels. Using electrophysiological techniques, combining pharmacological and viral approaches, the work I performed during my thesis revealed that:(1) The astrocyte, in adulthood is still able to regulate the efficiency of basic synaptic transmission at the single synapse level. To do so, the astrocyte detects glutamate released in the synaptic cleft via the metabotropic glutamatergic receptor type 5 (mGluR5) and in return releases purines allowing it to increase the efficiency of synaptic transmission via their action on presynaptic adenosine receptors type A2A. Interestingly, this regulation seems to be activity-dependent since it is no longer present when the number of activated synapses increases.(2) The mGluR5, even in the adult hippocampus, is a key receptor for the astrocyte since it is necessary for the mechanism of regulation of transmission by purines that I studied. Indeed, to better understand this regulatory loop, I used a new viral vector developed in collaboration with Dr. Carole Escartin's team. This vector allows to functionally block mGluR5 pathway specifically in astrocytes by the expression of a dominant negative peptide. This technique allowed me to demonstrate the importance of this astrocytic receptor in the regulation of basal synaptic transmission and long-term synaptic plasticity.(3) In collaboration with Dr. Jean-Michel Revest's team, I study long-term synaptic plasticity and its alteration in the context of Down syndrome (DS). DS or trisomy 21, is the most common genetic cause of intellectual disability. In this study, I demonstrated that the mouse model of DS studied showed a deficit in long-term synaptic plasticity that was dependent on endocanabinoid receptor signaling (CB1) and correlated with a memory deficit. As CB1 signaling is important for the production of gliotransmitters necessary for the induction of plasticity, these results open new perspectives to understand the involvement of astrocytes in cognitive deficits of DS.Read less <
Keywords
Astrocytes
Gliotransmission
Plasticité synaptique
Electrophysiologie
MGluR5
Purines
English Keywords
Astrocytes
Gliotransmission
Synaptic plasticity
Electrophysiology
MGluR5
Purines
Origin
STAR imported