L’interaction néfaste de la phytothérapie sur la médecine conventionnelle à l’officine

Abstract

L’essor de la phytothérapie suscite de nouvelles interrogations et notamment sa compatibilité avec les traitements dits classiques. Les plantes médicinales sont composées de mélanges de principes actifs qui induisent de multiples effets. En ayant une action pharmacologique, le phytomédicament peut être à l’origine de phénomènes d’interactions positives ou négatives sur le traitement médical du patient. Cette étude est consacrée aux effets néfastes de cette polythérapie. Les interactions peuvent être dues non seulement aux propriétés de la plante médicinale elle-même, mais aussi à des facteurs externes tels le médicament ou l’organisme du patient. En effet, de multiples variations de l’activité thérapeutique proviennent de la capacité du phytomédicament à induire ou inhiber des structures internes telles que le cytochrome P450 ou la glycoprotéine P. Une compréhension préalable de la pharmacocinétique, des variabilités interindividuelles ainsi que des caractéristiques des plantes médicinales représentent ainsi un préambule indispensable. De là, les interactions provoquées par une dizaine de plantes médicinales disponibles en officine ont été détaillées. Afin de cibler plusieurs usagers, l’analyse s’est portée sur une population immunodéprimée, fragilisée ainsi que sur des traitements d’usages classiques. Malgré les monographies détaillées des plantes médicinales ainsi que la croissance des essais cliniques qui leur sont dédiés, de nombreuses limites perdurent. Afin de pallier à ce manque, plusieurs améliorations sont possibles. À son échelle, le pharmacien d’officine détient un devoir de formation et d’éducation du patient.