Étiopathogénie des Troubles à symptomatologie somatique : revue de la littérature

Abstract

Les troubles à symptomatologie somatique sont décrits depuis des siècles sous diverses appellations au fil de l’évolution de la nosographie, de l’hystérie en passant par les troubles somatoformes. Ces troubles sont fortement prévalents, quels que soient le milieu de soin et la discipline médicale. Une consultation sur trois environ en médecine générale concernerait des symptômes médicalement inexpliqués, rendant ces troubles des enjeux majeurs de santé publique et de dépenses de soins. Pourtant, ils restent ignorés par la recherche. L’objectif de notre revue de la littérature est de discerner les facteurs prédisposants, précipitants et pérennisants de ces troubles, en les classant en facteurs biologiques, psychologiques et sociaux selon le modèle biopsychosocial. Nous avons étudié la littérature internationale en utilisant les bases de données de PubMed et Google Scholar. Notre recherche permet de mettre en avant de potentiels facteurs prédisposants biologiques, tels que le sexe féminin ou encore une hyperactivation du système nerveux sympathique. Les expériences infantiles, notamment d’attachement insécure et d’apprentissage de conduites de maladie familiales, les traits de personnalité et les psycho-traumatismes semblent être des facteurs psychologiques prédisposants, voire précipitants du trouble à symptomatologie somatique. Le milieu culturel et certains marqueurs sociaux sont également de probables facteurs prédisposants et précipitants des troubles. Les facteurs psychiatriques et psychologiques, tels que les comorbidités anxio-dépressives fréquentes et les mécanismes cognitivo-comportementaux jouent un rôle majeur dans la chronicité des troubles. Les facteurs socioculturels, notamment au de travers la médiatisation du monde médical, du rôle du malade et de la relation patient-médecin, apparaissent également comme des facteurs intervenant dans la pérennisation des troubles.