L’ordre ou la justice ? La rébellion manquée des juristes dans l’affaire Dreyfus
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FR
Article de revue
Ce document a été publié dans
Revue Droit & Littérature. 2019, vol. 3, n° 1, p. 69-84
Résumé
Si l’Affaire Dreyfus est l’une des plus célèbres affaires judiciaires du xixe siècle, les juristes semblent pourtant en être les grands absents. L’Histoire a bien retenu les noms de Labori, Demange ou encore Manau ; mais ...Lire la suite >
Si l’Affaire Dreyfus est l’une des plus célèbres affaires judiciaires du xixe siècle, les juristes semblent pourtant en être les grands absents. L’Histoire a bien retenu les noms de Labori, Demange ou encore Manau ; mais au-delà des avocats et magistrats qui ont, procès après procès, personnifié dans les médias la figure de la Justice, l’historiographie s’est peu penchée sur le rôle et le comportement des juristes de la Belle Époque pendant l’affaire. Or le cas Dreyfus place les juristes dans une position particulièrement inconfortable. Qu’ils soient représentants de la justice au palais ou experts de la science juridique à l’École, les juristes sont amenés à « dire le droit » dans une affaire éminemment politique et polarisante, où la raison d’État, le patriotisme et la paix sociale sont en balance avec les codes, les lois et les procédures. Mutique ou bâillonnée, la voix étouffée des juristes dans l’affaire est très significative de la relation complexe entre le droit et le politique, entre les juristes et le pouvoir.< Réduire
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