Impact des maladies inflammatoires chroniques intestinales sur le résultat de la transplantation hépatique pour cholangite sclérosante primitive
Langue
FR
Thèse d'exercice
Date de soutenance
2018-10-26Spécialité
Hépato-gastro-entérologie,thèse d'exercice de médecine spécialisée
Résumé
La cholangite sclérosante primitive (CSP) représente 4 % des indications de transplantations hépatiques (TH) en Europe. Elle est associée aux maladies inflammatoires chroniques intestinales (MICI) dans 70 % des cas. ...Lire la suite >
La cholangite sclérosante primitive (CSP) représente 4 % des indications de transplantations hépatiques (TH) en Europe. Elle est associée aux maladies inflammatoires chroniques intestinales (MICI) dans 70 % des cas. L’influence d’une MICI sur les suites d’une TH des patients atteints de CSP a rarement été étudiée. L’objectif de notre étude était d’évaluer l’impact des MICI sur la survie et les complications après TH pour CSP. Cette étude multicentrique rétrospective a été menée dans quatre centres français de TH et a inclus tous les patients transplantés hépatiques pour CSP ou syndrome de chevauchement entre 1989 et 2017. Les patients retransplantés ont été exclus. Les caractéristiques cliniques, endoscopiques et thérapeutiques des MICI avant et après TH ont été collectées. L’objectif était de comparer, au sein des patients transplantés pour CSP, la survie globale et la survie du greffon entre ceux avec MICI associée avant TH (groupe 1) et ceux sans MICI (groupe 2). Les complications post-TH ont secondairement été analysées. Les facteurs associés à la survie ont été recherchés à l’aide d’un modèle de régression logistique. Les paramètres de survie ont été analysés comparativement à un groupe contrôle de patients transplantés pour cirrhose éthylique (groupe 3) avec appariement sur l’âge du receveur et l’année de TH. Résultats : Quatre-vingt-sept patients ont reçu une TH pour CSP incluant 52 patients avec MICI (groupe 1) et 35 patients sans MICI (groupe 2). 86 patients étaient dans le groupe contrôle (groupe 3). La durée médiane de suivi était de 89 mois (36-160 mois) dans l’ensemble de la population. Concernant les patients avec CSP, les scores de MELD du groupe 2 étaient plus élevés que ceux du groupe 1 lors de la TH (17 versus 10, p=0,010). La majorité des patients avec MICI étaient en rémission clinique, 75% étaient en rémission endoscopique. Les protocoles d’immunosuppression per-TH étaient similaires entre les 2 groupes de CSP mais la corticothérapie a été poursuivie plus de 3 mois dans le groupe 1 (96,2% versus 82,9% p=0,035). Les taux de survie globale et de survie du greffon à 10 ans n’étaient pas différents : 92,6% [IC 95% 0,843-1] et 77,1% [IC 95% 0,538-0,853] dans le groupe 1 et, 97,1% [IC 95% 0,914-1] (p=0,441) et 83,2% [IC 95% 0,696 0,969] (p=0,! 433) dans le groupe 2 respectivement. Comparativement au groupe 3, la survie globale à 10 ans des patients avec CSP était plus élevée (94,5% [IC 95% 0,891- 0,998] versus 77,9% [0,673-0,884], p=0,032). Il n’y avait pas de différence sur la récidive de la CSP (21,2% versus 11,4%, p=0,239). Les taux de rejets, d’infections et de cancers après TH étaient similaires dans les deux groupes. Cependant, les infections à CMV étaient significativement plus fréquentes dans le groupe 1 (36,5% versus 17,1%, p=0,050). L’exposition à un traitement immunosuppresseur par Azathioprine après TH et une courte durée d’évolution de la CSP avant TH étaient les facteurs associés au décès en analyse multivariée et à la perte du greffon en analyse univariée. Conclusion : La présence d’une MICI associée à une CSP avant TH ne modifie ni la survie globale ni la survie du greffon. Elle est associée à un risque plus important d’infections à CMV.< Réduire
Résumé en anglais
Primary sclerosing cholangitis (PSC) accounts for 4% of indications for liver transplantations (LT) in Europe. It is usually associated with inflammatory bowel diseases (IBD). LT is the only effective treatment for patients ...Lire la suite >
Primary sclerosing cholangitis (PSC) accounts for 4% of indications for liver transplantations (LT) in Europe. It is usually associated with inflammatory bowel diseases (IBD). LT is the only effective treatment for patients with end-stage liver disease. When associated with PSC, the impact of IBD on LT outcome remains poorly known. Aims: to assess the impact of IBD on the survival and complications following LT for PSC. This retrospective study was conducted in four French liver transplantation centers recruiting consecutive adult patients who underwent LT for PSC from 1989 to 2017. Clinical, endoscopic and therapeutic features of IBD were collected. The primary objective was to compare overall and graft survivals in grafted PSC patients having an associated IBD before LT (group 1) to those without IBD (group 2). Then, we studied the complications post-LT. Survival data were analyzed comparatively to a control-matched group of transplanted alcoholic cirrhotic patients (group 3). A logistic regression multivariate model identified predictive survival factors. Results: Eighty-seven patients underwent LT for PSC, including 52 patients with IBD (group 1) and 35 patients without (group 2), and 86 patients in the control group (group 3). The median follow-up duration was 88.9 months (range, 36-160 months). Regarding PSC patients, MELD scores from group 2 was higher than those from group 1 (17 versus 10, p=0.010). Most patients with IBD were in clinical remission and 75% of patients were in endoscopic remission. The immunosuppressive protocols per-OLT were similar between the two PSC groups, but steroids were continued more than 3 months in group 1 (96.2% versus 82.9% p=0.035). The ten-year overall survival and graft survival rates were not significantly different: 92.6% [95% CI 84.3-100] and 77.1% [95% CI 53.8-85.3] in group 1 and, 97.1% [95% CI 91.4-100] (p=0.441) and 83.2% [95% CI 69.6-96.9] (p=0.433) in group 2, respectively. Comparatively to the group 3, the ten-year overall survival rate of patients with PSC was higher (94.5% [89! .1- 99.8] versus 77.9% [67.3-88.4], p=0.032). More than 50% of patients had at least one infectious event after LT without significant difference in both groups (58% versus 63% in group 1 and in group 2 respectively). PSC recurrence rates were not different in both groups (21% versus 11%, p=0.239). Rates of graft rejection (35% versus 46%, p=0.298) and rates of cancer (17% vs 14%, p=0.54) were also similar. Two colonic cancers occurred in group 1 only. CMV infections occurred more frequently in group 1 (36.5% versus 17.1% p=0.050). A preexisting IBD before LT, an active IBD post-LT and an extended exposition or with high doses of steroids after LT were not factors associated with death and graft loss. Use of azathioprine after LT (OR IC95% 19.08 [2.22-163.7], p=0.007) and a shorter duration of PSC pre-LT (0.57 [0.34-0.93], p=0.026) were associated with death in multivariate analysis (with graft loss in univariate analysis only). Conclusion: Preexisting IBD before LT for PSC has no impact on overall and graft survivals. The presence of IBD increases the rate of CMV infection.< Réduire
Mots clés
Maladies inflammatoires chroniques intestinales
Cholangite sclérosante primitive
Transplantation hépatique
Unités de recherche