Le patient face aux vaccins, de leur création à nos jours

Abstract

Depuis ses débuts avec Jenner et Pasteur, la vaccination a révolutionné la prévention des maladies infectieuses, sauvant des millions de vies et redéfinissant les pratiques de santé publique. Pourtant, elle n’a cessé de susciter débats et controverses. Cette thèse explore les multiples dimensions de la vaccination, depuis ses fondements scientifiques jusqu’à ses enjeux sociétaux, réglementaires et éthiques. Dans un premier temps, elle analyse les principes immunologiques qui sous-tendent la vaccination. Le système immunitaire, composé de ses branches innée et adaptative, est au coeur de la stratégie vaccinale. Les vaccins stimulent la mémoire immunologique par l’introduction d’antigènes, induisant une protection durable contre des agents pathogènes spécifiques. Deux grandes catégories de vaccins sont étudiées : les vaccins vivants atténués, qui offrent une réponse immunitaire robuste, et les vaccins inactivés, dont la sécurité est renforcée mais nécessitant des adjuvants pour accroître leur immunogénicité. La thèse aborde également les innovations récentes, telles que les vaccins thérapeutiques et les nouvelles voies d’administration. La deuxième partie examine les cadres réglementaires qui garantissent la sécurité, l’efficacité et l’accessibilité des vaccins. De la phase préclinique aux essais cliniques, chaque étape est rigoureusement encadrée avant la mise sur le marché, soumise aux normes européennes et internationales. En parallèle, l’importance de la pharmacovigilance et l’évolution des politiques publiques, notamment en France avec l’introduction des 11 vaccins obligatoires, sont mises en lumière. Le cas du vaccin contre la COVID-19 illustre une accélération inédite des processus réglementaires, tout en mettant en exergue les défis éthiques et logistiques liés à une pandémie mondiale. Enfin, cette thèse plonge dans les controverses qui entourent la vaccination depuis ses origines. Les oppositions initiales, fondées sur des croyances économiques, politiques et idéologiques, ont évolué vers des débats modernes centrés sur les adjuvants, les effets secondaires supposés et la défiance envers les institutions scientifiques et l’industrie pharmaceutique. L’étude met en évidence le rôle des biais cognitifs et des dynamiques socioculturelles dans la perception publique des vaccins, amplifiées par la médiatisation et les réseaux sociaux. Au-delà des polémiques, cette thèse démontre que la vaccination demeure un outil indispensable en santé publique, à la fois pour éradiquer des maladies mortelles et pour répondre aux défis sanitaires du XXIe siècle. Elle appelle à un renforcement de la communication scientifique et de la formation en vaccinologie pour restaurer la confiance du public et promouvoir une couverture vaccinale optimale.