Analyse descriptive des effets indésirables rapportés pour les antibiotiques en Nouvelle-Aquitaine entre 2017 et 2022

Abstract

Introduction : au-delà de la résistance bactérienne, le mésusage des antibiotiques est associé à un risque d’effets indésirables (EI). Ce travail visait à caractériser les EI potentiels des antibiotiques en Nouvelle-Aquitaine entre 2017 et 2022, en distinguant les périodes pré- et COVID-19. Matériels et méthodes : les EI des antibiotiques utilisés par voie systémique, rapportés aux Centres Régionaux de PharmacoVigilance en Nouvelle-Aquitaine et survenus entre le 01/01/2017 et le 31/12/2022 ont été analysés, en considérant une approche globale et deux périodes pré- et COVID-19. Les taux de notification des EI ont été calculés pour l’ensemble des antibiotiques et pour chacune des classes. L’évitabilité des décès et mises en jeu du pronostic vital a été évaluée selon la méthode française d’évitabilité. Résultats : sur 2 857 cas inclus, 54,5 % étaient graves. Environ un tiers était rapporté avant la pandémie de la COVID-19. Les EI les plus fréquents concernaient la peau (41,1 %), le système hématologique (14,1 %) ou immunitaire (11,1 %). Les pénicillines et les sulfamidés étaient les plus fréquemment suspectés, avec des taux de notification respectifs de 12,5 et 146,8 /100 000 consommants en 2020. Parmi les 47 décès et mises en jeu du pronostic vital jugés évitables ou potentiellement évitables, 19,1 % concernaient des réactions d'hypersensibilité chez des patients aux antécédents d’allergie connus. Conclusion : les antibiotiques sont associés à des effets indésirables graves, avec une proportion significative de cas évitables, soulignant l'importance d'un usage raisonné et d’une attention particulière concernant les terrains à risques des patients.