La prise en charge thérapeutique du rachitisme et du scorbut à l’ère industrielle en France : approche archéopharmacologique.

Abstract

La littérature médico-historique constitue une source précieuse pour les anthropologues et archéologues, leur offrant un vaste ensemble de données pour explorer l’histoire des maladies (e.g. pathogénie, étiologie, diagnostic ou encore épidémiologie). Les recherches en archéologie de la santé humaine dressent un tableau détaillé des maladies que l’on peut identifier dans les populations du passé majoritairement à partir des restes humains. Toutefois, un aspect fondamental demeure encore peu étudié : la prise en charge thérapeutique. En France, la transition industrielle a profondément transformé la société, engendrant des bouleversements socio-économiques majeurs qui ont eu un impact significatif sur la santé des populations, notamment impactant la prévalence de maladies carentielles comme le rachitisme et le scorbut.L’analyse des sources écrites datant du 17e au 19e siècle (e.g. thèses de médecine, traités médicaux, pharmacopées, archives) met en évidence la diversité des traitements administrés aux individus atteints par ces maladies. Ceux-ci pouvaient inclure des régimes alimentaires stricts, des pratiques médicales comme les saignées ou les bains glacés, ainsi que l’usage de substances thérapeutiques d’origine végétale (e.g. quinquina, ciguë, opium), animale (e.g. huile de foie de morue, cloportes) et minérale (e.g. mercure, fer). À travers plusieurs sources choisies, cette première étude archéopharmacologique vise à éclairer les différentes approches thérapeutiques appliquées aux maladies carentielles. Une attention particulière est également portée à l’évolution des traitements au cours de cette période historique clé porteuse de nombreuses transitions.