Evolution et identification des thérapeutiques du rachitisme et du scorbut aux XVIIe-XIXe siècles : approches archéo- et paléopharmacologiques
THOMANN, Aminte
Institut national de recherches archéologiques préventives - Centre archéologique de Grand-Quevilly [Inrap, Grand-Quevilly]
Centre Michel de Boüard - Centre de recherches archéologiques et historiques anciennes et médiévales [CRAHAM]
Leer más >
Institut national de recherches archéologiques préventives - Centre archéologique de Grand-Quevilly [Inrap, Grand-Quevilly]
Centre Michel de Boüard - Centre de recherches archéologiques et historiques anciennes et médiévales [CRAHAM]
THOMANN, Aminte
Institut national de recherches archéologiques préventives - Centre archéologique de Grand-Quevilly [Inrap, Grand-Quevilly]
Centre Michel de Boüard - Centre de recherches archéologiques et historiques anciennes et médiévales [CRAHAM]
< Leer menos
Institut national de recherches archéologiques préventives - Centre archéologique de Grand-Quevilly [Inrap, Grand-Quevilly]
Centre Michel de Boüard - Centre de recherches archéologiques et historiques anciennes et médiévales [CRAHAM]
Idioma
en
Autre communication scientifique (congrès sans actes - poster - séminaire...)
Este ítem está publicado en
XXVe colloque du GMPCA, 2025-04-14, Rouen.
Resumen
En France, au cours des XVIII-XIXe siècles, la période de la transition industrielle a connu d’importants changements socio-économiques qui ont impacté la santé des populations et notamment sur les maladies d’origines ...Leer más >
En France, au cours des XVIII-XIXe siècles, la période de la transition industrielle a connu d’importants changements socio-économiques qui ont impacté la santé des populations et notamment sur les maladies d’origines carentielles (e.g. rachitisme et scorbut). S’inscrivant dans l’archéologie de la santé, cette étude combine deux approches complémentaires : archéopharmacologique - identification de thérapeutiques à travers des artefacts et des sources textuelles (e.g. thèses et traités anciens de médecine, pharmacopée, archives) et paléopharmacologique - identification de thérapeutiques par des analyses archéométriques de restes humains anciens (e.g. os, dents, tartre dentaire). Pour le rachitisme et le scorbut, la littérature médico-historique a permis de retracer des traitements traditionnels à base de plantes (e.g. cigüe, opium, quinquina), d’origine animale (huile de foie de morue), ou contenant des métaux comme le mercure. Bien que très toxique pour l’organisme, ce dernier a été largement utilisé en médecine dès le XVIIe siècle, sous forme de sirop, d’onguent ou par fumigation. L’étude paléopathologique de l’individu SP5, un enfant de 3 à 4 ans provenant du cimetière de la rueThubeuf à Rouen (fin XVIIIe-XIXe siècles), a révélé des signes osseux de carences multiples, probablement attribuables au rachitisme et au scorbut. Ses restes ostéoarchéologiques ont ainsi été analysés pour la détection de mercure.Les tissus dentaires n’étant pas remodelés au cours de la vie, ils enregistrent les évènements carentiels survenus pendant le développement de la dent. Ainsi, une seconde molaire inférieure déciduale a été prélevée pour rechercher par microtomodensitométrie (µTDM, résolution : 11 µm) dans la dentine, les signes de carences en vitamine D responsables du rachitisme. Le corps d’une vertèbre thoracique a également été sélectionné pour recueillir des informations concernant les derniers mois de vie. La détection de mercure dans ces échantillons s’est faite selon un protocole en trois étapes minimisant le caractère invasif de l’étude : 1- détection par ED-XRF (Energy Dispersive X-ray Fluorescence),2- quantification par CV-AAS (Cold Vapour-Atomic Absorption Spectrometry), 3- localisation dans la structure minérale par LIBS (Laser Induced Breakdown Spectroscopy). Un épisode carentiel mineur survenu entre la naissance et six mois a été mis en évidence par µTDM, mais sans rapport avec les déformations osseuses observées. En revanche, le spectre ED-XRF de l’échantillon osseux a révélé un pic de mercure, absent dans l’échantillon dentaire. L’analyse CV-AAS a montré uneconcentration élevée de mercure dans la vertèbre (9,373 mg/kg ± 10 %). Cette étude archéométrique préliminaire a mis en évidence une concentration anormale de mercure dans la vertèbre suggérant une potentielle intoxication sévère ante mortem. Les potentielles sources de contamination (i.e. contexte socio-culturel rouennais aux XVIII-XIXe siècles, métallogénie des sols, facteurs environnementaux, usage du mercure dans les secteurs professionnels), ont pu être écartées, renforçant l’hypothèse d’un traitement mercuriel. SP5 pourrait constituer le premier cas documenté de traitement au mercure dans un contexte de carences vitaminiques. Cette étude de cas illustre également la pertinence de l’approche paléopharmacologique, permettant de confronter les données archéométriques avec les sources médico-historiques et de mieux comprendre les pratiques thérapeutiques de l’époque.< Leer menos
Palabras clave
mercure
santé
carence en vitamine D
rachitisme
scorbut
paléopharmacologie
industrialisation
micro-CT
ED-XRF
CV-AAS
Orígen
Importado de HalCentros de investigación