Les freins à la prévention des risques liés au surf en médecine générale

Abstract

La Nouvelle-Aquitaine présente plus de 700 km de côtes et une population de surfeurs grandissante. Le surf expose ses pratiquants à un grand nombre de traumatismes aigus et de pathologies chroniques. Malgré cette popularité croissante et des risques de mieux en mieux connus, on déplore un manque de données françaises sur les pathologies que peut induire le surf et sur le rôle du généraliste dans leur prévention. L'objectif principal de cette étude était de décrire les freins en médecine générale à la prévention des risques liés au surf. Un échantillon de surfeurs surfant principalement en Nouvelle-Aquitaine a participé à une enquête transversale rétrospective en ligne entre aout et octobre 2021. Les données démographiques, les pathologies liées au surf, les pratiques préventives et les caractéristiques du recours au généraliste ont été collectées et analysées. L'enquête a recueilli 469 répondants aux caractéristiques démographiques comparables à celle de la population des surfeurs licenciés avec 64,8% d’hommes. L’expérience moyenne était de 11 années de surf ; un total de 214 surfeurs (45,6%) ont rapporté 622 pathologies liées à leur sport. Les plaies et les rachialgies étaient les blessures les plus fréquentes. Le surfeur aquitain est exposé à des pathologies similaires à celles décrites dans la littérature internationale. Le médecin généraliste, premier professionnel consulté en cas de blessure devant les ostéopathes, ignore pourtant, dans 29% des cas, l’activité surf de son patient. Si 70% des surfeurs considèrent leur sport comme dangereux, la même proportion pense qu’un contrôle médical régulier chez le généraliste est inutile. Les principaux freins à la prévention des risques liés au surf sont le manque d’étude sur l’efficacité des moyens de prévention, l’anamnèse incomplète des généralistes, l’acceptation du risque et l’absence d’intérêt pour la prévention de la part des surfeurs.