Commotion cérébrale dans le rugby amateur en France : enquête transversale descriptive sur la prise en charge, le suivi et les connaissances des joueurs

Abstract

Introduction : le rugby est un sport de contact très populaire en France et en grande majorité pratiqué par des joueurs amateurs. La commotion cérébrale est une blessure fréquente dans ce sport de contact. L’exposition répétée aux commotions peut amener à des complications à plus ou moins long terme tel que le syndrome post commotionnel et l’encéphalopathie chronique post traumatique. La fédération française de rugby a pris conscience de cette problématique et fait évoluer les règles afin de protéger ses pratiquants. L’objectif de cette étude était de décrire la prise en charge des commotions spontanément rapportées par des joueurs amateurs, et de vérifier le respect du protocole mis en place par la fédération ainsi que le taux de déclaration à la fédération française de de rugby. Matériels et méthodes : notre population d’étude était constituée par des joueurs amateurs licenciés à la fédération française de rugby de Nouvelle Aquitaine de la catégorie de Fédérale 1 à 4ème série. Le recueil des données s’est effectué directement auprès des joueurs par la réalisation d’un questionnaire après explication des modalités et objectifs de l’étude. Résultats : au total, 193 questionnaires ont été recueillis : 32% ont rapporté avoir subi une commotion cérébrale au cours de leur carrière et seulement 27% de l’ensemble des joueurs interrogés rapportaient connaitre le protocole de reprise. La fréquence de commotions cérébrales suspectées a été de 14,5% (28 joueurs) au cours de la saison, dont seulement 3 déclarées à la fédération française de rugby. Malgré la suspicion, 7 joueurs n’ont pas arrêté le jeu immédiatement. Seulement 11 joueurs ont consulté un professionnel de santé dans les suites de l’évènement parmi lesquels 5 ont nécessité un arrêt de travail. Les professionnels de santé ont tous conseillé une reprise progressive par palier. Les recommandations de la fédération n’ont pas été respectées pour 9 joueurs pour la reprise en pallier et pour 9 joueurs pour la durée d’arrêt du contact ou de la compétition. Conclusion : la sous déclaration des commotions est une problématique connue dans le sport mais elle est particulièrement importante dans cette étude. Le protocole de la fédération mis en place pour protéger les joueurs peut être vécu comme une sanction. Une sensibilisation des joueurs et encadrant par une formation pourrait peut-être permettre d’améliorer la prise en charge dans le rugby amateur.