Vers l’élimination des hépatites B et C : dépistage et prise en charge au Centre Pénitentiaire de Bordeaux-Gradignan
Langue
FR
Thèse d'exercice
Date de soutenance
2022-06-15Spécialité
thèse d'exercice de médecine générale
Résumé
Introduction : afin de répondre à la grave menace de santé publique que représentent les hépatites virales B et C, l’OMS a fixé comme objectif leur élimination à l’horizon 2030. En France, la stratégie cible en priorité ...Lire la suite >
Introduction : afin de répondre à la grave menace de santé publique que représentent les hépatites virales B et C, l’OMS a fixé comme objectif leur élimination à l’horizon 2030. En France, la stratégie cible en priorité les personnes à risque d’exposition comme la population carcérale où ces virus circulent quatre à dix fois plus que sur le reste du territoire national. L’entrée en détention est l’occasion de proposer un dépistage à une population majoritairement précarisée, en rupture de soins et où les conduites à risques sont surreprésentées. L’objectif de ce travail était d’estimer les prévalences du VHB et du VHC au Centre Pénitentiaire de Bordeaux-Gradignan en avril 2019 puis de caractériser et décrire la prise en charge des patients atteints d’une hépatite B et/ou C. Matériels et méthodes : nous avons réalisé une enquête monocentrique de type « un jour donné » à partir des données issues du dépistage à l’entrée en incarcération. Les comorbidités et les prises en charge des patients atteints d’une hépatite B et/ou C ont ensuite été décrits de manière rétrospective. Résultats : nous avons inclus 730 personnes, 523 (72%) d’entre eux ont bénéficié d’un dépistage dans un délai moyen de 44 jours. Il s’agissait en très grande majorité d’hommes (93%) et la moyenne d’âge était de 35,6 ans. Les prévalences du VHB comme du VHC étaient de 0.96% dans cette population. Chez les 10 patients présentant une hépatite B ou C, une surreprésentation des comorbidités psychiatriques et addictologiques a été retrouvée ; un seul présentait une co-infection avec un autre virus de l’hépatite (VHD) et aucun ne présentait d’autre infection sexuellement transmissible. Tous ont bénéficié d’une prise en charge avec un délai moyen de 25,5 jours et avant l’apparition de complications hépatiques. Un traitement médical a été instauré dans 40% des cas. Conclusion : les faibles prévalences du VHB et du VHC retrouvées dans cette étude sont le reflet de la bonne coordination des soins entre médecins généralistes et spécialistes pour le dépistage et la prise en charge des hépatites au sein de l’unité sanitaire. Les efforts doivent être poursuivis à la sortie de détention pour accompagner les patients afin d’assurer la continuité des soins.< Réduire
Résumé en anglais
Introduction: in order to respond to the serious public health threat posed by viral hepatitis B and C, the WHO has set the goal of eliminating them by 2030. In France, the strategy targets populations at risk of exposure ...Lire la suite >
Introduction: in order to respond to the serious public health threat posed by viral hepatitis B and C, the WHO has set the goal of eliminating them by 2030. In France, the strategy targets populations at risk of exposure such as the prison population. The entry into detention is an opportunity to propose screening to a population that is mostly at risk of poverty, where there is a lack of access to care and where risky behaviors are frequent. The objective of this work was to estimate the prevalence of hepatitis B and C in the Bordeaux-Gradignan prison in April 2019 and then to characterize and describe the management of infected patients. Methods: we conducted a single-center "one-day" survey using data from screening at entry into incarceration. Comorbidities and management of patients with hepatitis B and/or C were then described retrospectively. Results: 72% of 730 included patients were screened. The vast majority were men (93%) and the average age was 35.6 years. The prevalence of both HBV and HCV was 0.96% in this population. Among the 10 patients with hepatitis B or C, an overrepresentation of psychiatric and addictive co-morbidities was found; only one had a co-infection with another hepatitis virus (HDV) and none had another sexually transmitted infection. All patients were treated with an average delay of 25.5 days and before the onset of liver complications. Medical treatment was initiated in 40% of cases. Conclusion: the low prevalences found in this study suggest that the Bordeaux Gradignan penitentiary is on the right track for the elimination of viral hepatitis. Efforts must be continued upon release from detention to ensure continuity of care.< Réduire
Mots clés
Hépatite B
Hépatite C
Prévalence
Dépistage
Prison
Gradignan
Unités de recherche