Complications sanitaires aiguës observées chez des consommateurs de GHB/GBL en région PACA
Langue
FR
Article de revue
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Therapies. 2024-11-01, vol. 79, n° 6, p. 743
Résumé
Introduction La consommation de gamma-hydroxybutyrate (GHB) et de gamma-butyrolactone (GBL) peut entraîner des complications sanitaires, notamment des intoxications aiguës (G-hole) et des troubles de l’usage. Des signaux ...Lire la suite >
Introduction La consommation de gamma-hydroxybutyrate (GHB) et de gamma-butyrolactone (GBL) peut entraîner des complications sanitaires, notamment des intoxications aiguës (G-hole) et des troubles de l’usage. Des signaux récents, nationaux et locaux, mettent en évidence une augmentation de ces complications en lien avec un élargissement de la population consommatrice de ces substances. Une analyse au niveau local a été réalisée afin de décrire les caractéristiques cliniques et biologiques de ces patients. Matériel et méthodes Les données ont été recueillies à partir des observations cliniques notifiées au CEIP-Addictovigilance PACA Corse (NotS) et survenues de mars 2021 à mars 2024. Tous les cas de complications aiguës avec consommation de GHB et/ou GBL volontaire ont été inclus (confirmée biologiquement ou alléguée par un patient ou un tiers). Les concentrations de GHB étaient non compatibles avec une production endogène si > 4 mg/L dans le sang et/ou > 10 mg/L dans l’urine [1]. Les données provenaient des comptes rendus hospitaliers ou d’échanges avec les professionnels. Résultats Parmi les 51 patients inclus, 45 étaient de sexe masculin avec un âge moyen de 32,4 ans (min—max : 18—54 ans). Seize cas sont survenus de mars 2021 à décembre 2022 contre 35 cas de janvier 2023 à mars 2024. Quarante-neuf patients ont été admis aux urgences ou hospitalisés, 26 ont été pris en charge en soins intensifs ou en réanimation, et un patient est décédé. Le tableau clinique était dominé par des signes neurologiques, notamment une diminution de l’état de conscience chez 34 patients, dont 23 étaient en état de coma. Un myosis était observé chez 15 patients et une mydriase chez 9 patients. Des troubles psychiatriques, tels que l’agitation ou la confusion, ont été constatés chez 26 patients, avec une alternance possible entre agitation et altération de la conscience. Des analyses toxicologiques ont été réalisées pour 39 patients, dont 26 présentaient des concentrations de GHB au-dessus du seuil de production endogène. Pour l’ensemble des patients, 3,4 substances ont été consommées en moyenne (min—max : 1—8). Les principales substances co-consommées étaient les cathinones (n = 34), la cocaïne (n = 19) et les benzodiazépines (n = 17). Lorsqu’ils étaient renseignés, les contextes de prise étaient variés avec des consommations festives, solitaires ou dans le cadre de chemsex. Conclusion Cette analyse met en évidence des complications, parfois graves, liée à la consommation de GHB/GBL. Ces patients représentent un défi diagnostique en raison de signes cliniques non spécifiques et d’une consommation difficile à objectiver biologiquement. Des actions de prévention ciblées sur les différents publics consommateurs sont nécessaires pour réduire ces risques.< Réduire
Mots clés
GHB
GBL
Surdose
Addictovigilance
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