Déterminants de l’hésitation vaccinale contre le HPV chez les filles et les garçons de 11 à 19 ans en France : revue systématique de la littérature

Abstract

La vaccination contre les HPV a montré son efficacité dans la protection contre les cancers HPV induits. En France, elle est recommandée chez les filles depuis 2007 et chez les garçons depuis 2019. La couverture vaccinale y reste inférieure aux objectifs et aux taux observés dans le reste de l’Europe. L’objectif de notre étude était d’identifier les déterminants de l’hésitation vaccinale contre le HPV chez les adolescents français et leurs parents. Nous avons réalisé une revue systématique de la littérature étudiant les décisions vaccinales des adolescents de 11 à 19 ans et de leurs parents. L’équation de recherche construite à partir des dérivés des mots-clés « hésitation vaccinale », « vaccin contre les papillomavirus » et « France » a été soumise dans 3 bases de données. Les articles publiés depuis le 1er janvier 2013 ont été inclus en juin 2023. 197 références ont été identifiées et 24 ont été incluses dans la revue de la littérature. 13 articles traitaient d’études quantitatives, 8 d’études qualitatives, 2 comportaient un volet quantitatif et un qualitatif, 1 étude utilisait la méthode des choix discrets. Les principaux freins à la vaccination étaient le manque d’informations et la crainte d’effets indésirables. Le principal levier était la recommandation par le médecin généraliste. L’école et la mère ainsi que le contexte médiatique ont des influences déterminantes. Les multiples déterminants de l’hésitation vaccinale retrouvés dans cette étude pourraient servir à construire des campagnes de communication ciblées afin d’informer la population. Le médecin généraliste doit pouvoir délivrer une information adaptée à l’adolescent et à ses parents. Des modifications de politiques de santé publique comme le retrait de l’autorisation parentale ou l’envoi d’invitations par la CNAM pourront être discutées.