Évaluation de la prévalence des cicatrices myocardiques occultes par IRM cardiaque après infection par le SARS-CoV-2
Langue
FR
Thèse d'exercice
Date de soutenance
2022-09-30Spécialité
Radiologie et imagerie médicale,thèse d'exercice de médecine spécialisée
Résumé
Contexte : plusieurs études de patients hospitalisés ont rapporté des taux élevés de lésions myocardiques au stade aigu de la COVID-19, soulevant des préoccupations quant aux conséquences à long terme de la pandémie sur ...Lire la suite >
Contexte : plusieurs études de patients hospitalisés ont rapporté des taux élevés de lésions myocardiques au stade aigu de la COVID-19, soulevant des préoccupations quant aux conséquences à long terme de la pandémie sur les maladies cardiovasculaires. Bien que plusieurs études comprenant des IRM cardiaques chez les sujets asymptomatiques et pauci-symptomatiques aient été rassurantes, la prévalence des séquelles myocardiques potentielles chez les personnes présentant des épisodes de la COVID-19 hautement symptomatiques sans critères d’hospitalisation est inconnue. Objectif : caractériser l’impact cardiovasculaire des infections au SARS-CoV-2 dans la population générale avec antécédents d’épisodes de la COVID-19 hautement symptomatiques sans critères d’hospitalisation. Matériels et méthodes : de juin 2020 à avril 2022, deux cohortes distinctes ont été recrutées de façon prospective : des patients ayant des antécédents d’infection symptomatique au SARS-CoV-2 sans hospitalisation (> 2 mois avant l’inclusion) et des volontaires sains appariés selon l’âge et le sexe. L'évaluation de base de la population incluse comprenait un questionnaire, un ECG 12 dérivations, un prélèvement sanguin et une IRM cardiaque injectée comprenant des séquences ciné, cartographies T1, T2, des séquences de rehaussement tardif conventionnelles et HR. Les caractéristiques des populations étaient comparées, avec comme critère de jugement principal la prévalence de rehaussement tardif myocardique à l’IRM. Résultats : un total de 224 sujets a été inclus (âgés de 42 ± 10 ans, 46 % d’hommes). Dans le groupe COVID+ (N = 111), la durée moyenne des symptômes de la COVID-19 était de 15 jours, et le délai entre l’épisode infectieux et l’inclusion était de 162 ± 79 jours. Il y avait 6 patients présentant des rehaussements myocardiques, 1 dans le groupe témoin et 5 dans le groupe COVID, sans différence significative entre les groupes (P = 0,12). Deux patients (1,8%) du groupe COVID ont montré des caractéristiques IRM compatibles avec une myocardite selon les critères de Lake Louise. Les 3 autres patients présentaient des rehaussements compatibles avec une cicatrice post-infarctus, une cicatrice non ischémique d’origine inconnue et un microinfarctus révélant une granulomatose à éosinophiles avec polyangéite. Le sujet témoin présentait un rehaussement compatible avec une cicatrice non ischémique d’origine inconnue. Outre les rehaussements myocardiques, il n’y avait pas de différences significatives entre les groupes au niveau des taux de troponine, de protéine C-réactive, de taux de leucocytes ou d’anomalies ECG. Sur l’IRM cardiaque, il n’y avait pas de différence entre les groupes sur les volumes ventriculaires, la fraction d’éjection, T1, T2 et le volume extracellulaire. Conclusion : deux mois après une infection symptomatique à la COVID-19 sans critères d’hospitalisation, 2 (1,8 %) patients présentaient des signes IRM compatibles avec une myocardite, bien que la prévalence des lésions myocardiques ne soit pas significativement différente de celle des volontaires sains. Ainsi, l’impact de la COVID 19 symptomatique semble modeste chez les personnes par ailleurs en bonne santé.< Réduire
Résumé en anglais
Background: large series of hospitalized patients have reported high rates of myocardial injuries in the acute stage of COVID-19, raising concerns regarding long term consequences of the pandemic on cardiovascular diseases. ...Lire la suite >
Background: large series of hospitalized patients have reported high rates of myocardial injuries in the acute stage of COVID-19, raising concerns regarding long term consequences of the pandemic on cardiovascular diseases. Although CMR series in asymptomatic and pauci-symptomatic subjects were reassuring, the prevalence of potential myocardial sequalae in individuals presenting highly symptomatic COVID 19 episodes managed without hospitalization is unknown. Objectives: to characterize the impact of SARS-CoV-2 infection on cardiac structure and function in the general population with past history of highly symptomatic COVID-19 episodes managed without hospitalization. Materials and methods: from June 2020 to April 2022, two separate cohorts were prospectively recruited: patients with past history of symptomatic COVID-19 infection without hospitalization (> 2 month prior to inclusion), and healthy volunteers matched by age and gender. All subjects responded to a questionnaire and underwent 12-lead ECG, blood tests, and contrast-enhanced cardiac magnetic resonance (CMR) including cine, T1, T2, and late gadolinium-enhanced (LGE) imaging using both a conventional breath-held technique and a high-resolution 3D LGE technique during free-breathing. Population characteristics were compared, with the prevalence of LGE on CMR as the primary endpoint. Results: a total of 224 subjects were included (age 42 ± 10 years, 46% men). In the COVID group (N=111), the average duration of the COVID 19 symptoms was 15 days, and the delay since the episode at the time of inclusion was 162 ± 79 days. LGE was positive in 6 subjects, 1 in from control group and 5 from the COVID group, with no significant difference between groups (P = 0.12). Two patients (1.8%) from the COVID group showed CMR results consistent with myocarditis according to Lake Louise criteria, the other 3 patients with LGE being diagnosed as post-infarction scar, non-ischemic scar of unknown origin, and microinfarction revealing an eosinophilic granulomatosis with polyangiitis. The control subject with positive LGE was diagnosed as non-ischemic scar of unknown origin. Besides LGE, there were no significant differences between groups in troponin levels, C-reactive protein, leukocyte count, or ECG abnormalities. On CMR, there was no difference between groups in ventricular volumes, ejection fraction, T1, T2 and extracellular volume fraction. Conclusion: two months after a symptomatic COVID 19 infection without hospitalization, 2 (1.8%) of patients showed CMR signs consistent with myocarditis, although the prevalence of myocardial injuries was not significantly different from that of healthy volunteers. Thus, the impact of symptomatic COVID 19 in otherwise healthy individuals appears to be modest.< Réduire
Mots clés
SARS-COV-2
COVID-19
Cicatrices
Myocardites
IRM
Rehaussement
Mots clés en anglais
SARS-COV-2
COVID-19
Scars
Myocarditis
Cardiac magnetic resonance
Late gadolinium enhancement
Unités de recherche