Surveillance hématologique de la clozapine : les temps sont-ils venus d’assouplir les règles ?
Langue
FR
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Ce document a été publié dans
Annales Médico-Psychologiques, Revue Psychiatrique. 2024-10-01
Résumé
Contexte Une proportion importante de personnes avec une schizophrénie résistante ne bénéficient pas d’un traitement par clozapine malgré son efficacité clairement démontrée dans cette indication. Les contraintes liées à ...Lire la suite >
Contexte Une proportion importante de personnes avec une schizophrénie résistante ne bénéficient pas d’un traitement par clozapine malgré son efficacité clairement démontrée dans cette indication. Les contraintes liées à la surveillance hématologique constituent un frein notoire à l’usage de clozapine, entraînant une vraie perte de chance pour les personnes concernées. Objectif Cet article d’opinion a pour objectif de questionner la pertinence du maintien des règles de surveillance hématologique actuellement en vigueur. Discussion Les études récentes sur l’évolution temporelle du risque d’agranulocytose imputable à la clozapine confirment que celui-ci devient négligeable au bout d’un un à deux ans de traitement. La surveillance hématologique entraîne des arrêts non justifiés de clozapine, car des épisodes neutropéniques transitoires pouvant être liés à d’autres causes sont fréquents en population générale. La surveillance hématologique mobilise du temps soignant et nécessite des adaptations organisationnelles parfois complexes dans les structures ambulatoires pour garantir la continuité des soins, notamment en cette période de sous-effectif médical et paramédical. La surveillance hématologique a déjà été allégée ou suspendue dans plusieurs pays après la période à risque d’agranulocytose. Conclusion Le rapport bénéfice/risque du maintien de règles strictes de surveillance hématologiques de la clozapine paraît défavorable, suggérant que les temps pourraient donc être venus d’assouplir ces règles.< Réduire
Résumé en anglais
Background A significant proportion of people with resistant schizophrenia do not receive treatment with clozapine, despite its clearly established efficacy in this indication. The constraints associated with haematological ...Lire la suite >
Background A significant proportion of people with resistant schizophrenia do not receive treatment with clozapine, despite its clearly established efficacy in this indication. The constraints associated with haematological monitoring are a major obstacle to clozapine use, resulting in a real loss of opportunity for the people concerned. Objective The aim of this opinion article is to question the relevance of maintaining the existing haematological monitoring rules for clozapine treatment. Discussion Recent studies on the temporal evolution of agranulocytosis risk attributable to clozapine confirm that this risk becomes negligible after one to two years of treatment. Stringent haematological monitoring leads to unjustified discontinuation of clozapine, as transient neutropenic episodes, which may be linked to other causes are common in the general population. Haematological monitoring requires nursing time and sometimes complex organisational adaptations in outpatient facilities to ensure continuity of care, particularly at a time when medical and paramedical staffing levels are low. Haematological monitoring has already been reduced or suspended in several countries after the period of risk of agranulocytosis. Conclusion The benefit/risk ratio of maintaining strict haematological monitoring rules for clozapine appears unfavourable, suggesting that the time may have come to reduce the risk of agranulocytosis.< Réduire
Mots clés
Agranulocytose
Barrière
Clozapine
Schizophrénie résistante
Surveillance hématologique
Mots clés en anglais
Agranulocytosis
Barriers blood monitoring
Clozapine
Treatment-resistant schizophrenia
Unités de recherche