Étude descriptive des cas de métallose au CHU de Bordeaux
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EN
Communication dans un congrès
Ce document a été publié dans
Toxicologie Analytique et Clinique, 61ème congrès de la Société de Toxicologie Clinique, 2023-10-11, Lyon. 2023-10-10, vol. 35, n° Suppl 3, p. S100
Résumé
Objectif La présence de matériel métallique dans le corps humain (prothèses, ostéosynthèse…) peut être responsable d’une métallose. Il s’agit de la diffusion d’un (ou plusieurs) métal au niveau local uniquement (principalement ...Lire la suite >
Objectif La présence de matériel métallique dans le corps humain (prothèses, ostéosynthèse…) peut être responsable d’une métallose. Il s’agit de la diffusion d’un (ou plusieurs) métal au niveau local uniquement (principalement le cobalt et le chrome), c’est-à-dire dans les tissus adjacents au matériel, et/ou au niveau systémique, au sein de tissus à distance du site d’origine. L’objectif de cette étude est de décrire les cas de métallose survenus au CHU de Bordeaux Méthode Il s’agit d’une étude rétrospective observationnelle des cas de métallose observés au CHU de Bordeaux du 1er janvier 2010 au 31 décembre 2022, tous implants confondus. Les dossiers médicaux ont été identifiés à partir de l’Entrepôt de Données de Santé du CHU de Bordeaux dès lors que le mot « métallose » apparaissait dans le dossier (recherche fuzzy prenant en compte une distance par rapport à ce terme). Les données étudiées étaient: âge, sexe, antécédents, IMC, allergie, type d’implant à l’origine de la métallose (nature du couple de frottement), implant repris chirurgicalement, et si oui nombre de reprise au moment du diagnostic de métallose, date de diagnostic de la métallose, imageries réalisées, anatomopathologie de la pièce opératoire, dosage sanguin et/ou urinaire de métaux, réalisation éventuelle d’une ponction articulaire, gravité et évolution. Les données ont été recueillies manuellement à partir des dossiers médicaux dans un eCRF REDCap et ont été analysées avec le logiciel Excel®. Résultats Au total, 323 patients ont été inclus. 42 % des patients sont des femmes et 43 % des hommes. La moyenne d’âge au moment de la dernière venue au CHU est de 67 ans (étendue : [7 ; 104]). La majorité des personnes concernées sont en surpoids ou obèses, consomment des toxiques de type alcool/tabac. L’implant concerné est une prothèse bien plus souvent qu’un matériel d’ostéosynthèse. La métallose est locale dans la grande majorité des cas sans répercussion systémique. Les imageries réalisées (radiographie essentiellement) n’ont pas permis le diagnostic de métallose. Celui-ci a été posé dans la plupart des cas au cours de la reprise chirurgicale avec une histopathologie de synovite résorptive. Un patient a été chélaté. Les gravités sont majoritairement faibles et moyennes, et dans de rares cas fortes. Concernant l’évolution, lorsqu’elle est connue, elle est favorable. Il existe un cas grave avec séquelles (surdité et cécité), dont le diagnostic a été très tardif. L’analyse des résultats est encore en cours. Discussion Les métalloses observées guérissent. Elles restent difficiles à diagnostiquer en pré-reprise chirurgicale par le biais des examens paracliniques, sauf lorsqu’elles entraînent des complications d’organes; les dosages de chrome et de cobalt dans le sang et l’urine sont indispensables pour leur diagnostic mais sont rarement effectués. Notre étude comporte certaines limites, du fait de nombreuses données manquantes dans les dossiers. Conclusion Les métalloses sont des intoxications rares, pour lesquelles les facteurs favorisants sont méconnus à ce jour, et pour lesquelles les séquelles peuvent être lourdes. Cette pathologie mériterait davantage de recherche dans les années à venir, afin de mieux mettre en évidence les facteurs de risques et de protection de cette pathologie.< Réduire
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