Freins à la vaccination contre les papillomavirus humains : étude quantitative chez les parents de jeunes adolescent(e)s de 11 à 17 ans dans les départements de la Gironde et des Landes (France)
Langue
FR
Thèse d'exercice
Date de soutenance
2023-12-15Spécialité
thèse d'exercice de médecine générale
Résumé
Introduction : l’infection par les HPV est l’infection sexuellement transmissible la plus fréquente dans le monde. Elle est notamment responsable en France de près de 30 000 lésions précancéreuses du col de l’utérus et 6 ...Lire la suite >
Introduction : l’infection par les HPV est l’infection sexuellement transmissible la plus fréquente dans le monde. Elle est notamment responsable en France de près de 30 000 lésions précancéreuses du col de l’utérus et 6 300 nouveaux cancers dont environ la moitié sont des cancers du col de l’utérus avec un âge médian du diagnostic de 53 ans et 1 100 décès chaque année. Plus de 25% de l’ensemble des cancers HPV-induits surviennent chez l’homme, avec une estimation d’environ 1 800 nouveaux cas de cancer HPV-induits chaque année en France. La vaccination contre les HPV, recommandée de 11 à 14 ans, avec un rattrapage possible jusqu’à 19 ans, est disponible depuis 2007 chez les jeunes filles et 2021 pour les jeunes garçons en France. Cependant la couverture vaccinale française reste insuffisante et inférieure aux objectifs nationaux avec seulement 47,8% des jeunes filles et 12,8% des jeunes garçons de 15 ans ayant reçu une dose du vaccin. L’objectif principal de cette étude était de quantifier les freins déclarés par les parents à la vaccination anti-HPV chez les jeunes filles et garçons de 11 à 17 ans dans les départements de la Gironde et des Landes en 2023. Les objectifs secondaires étaient d’évaluer le taux de couverture vaccinale des jeunes filles et garçons de 11 à 17ans dans les départements de la Gironde et des Landes en 2023, et de décrire les facteurs associés à cette vaccination. Matériel et méthodes : nous avons réalisé une étude observationnelle descriptive, transversale, multicentrique sur la base d’un questionnaire dans des cabinets de médecine générale en Gironde et dans les Landes. La population source était composée de parents (père ou mère) ayant, au moment de remplir le questionnaire, au moins un enfant, fille ou garçon, âgé(e) de 11 à 17 ans, habitants en Gironde ou dans les Landes. Résultats : 162 questionnaires ont pu être analysés dans notre étude dont 66 provenaient de la Gironde (40,7%) et 96 des Landes (59,3%). 93 filles (57,4%) et 69 garçons (42,6%) ont été inclus. Les principaux freins à la vaccination retrouvés dans notre étude étaient, tout sexe confondu, l’absence de proposition du vaccin (14,7%), le manque de recul médical suffisant concernant cette vaccination (10,5%), la peur des effets secondaires (10,0%), puis le manque de connaissances et d’informations sur les maladies possibles dues à HPV (8,9%) et la méfiance envers l’industrie pharmaceutique (8,9%). Ainsi, 63,4% des filles et 44,9% des garçons de 11 à 17 ans de notre étude étaient vaccinés contre les HPV. Chez les filles, si la mère répondait, l’avis très favorable du parent sur la vaccination en général et sur la campagne de vaccination anti-HPV aux collèges, la connaissance du parent sur le risque de maladie grave liée à HPV et sur l’élargissement de la vaccination anti-HPV aux garçons, et la proposition de la vaccination par le médecin traitant, était statistiquement associés à une augmentation de la vaccination. Chez les garçons, si la famille habitait en milieu urbain, l’avis favorable des parents sur la campagne de vaccination anti-HPV aux collèges et la connaissance des parents sur l’élargissement de la vaccination anti-HPV aux garçons étaient statistiquement associés à une augmentation de la vaccination. Conclusion : de nombreux freins à la vaccination ont été identifiés et persistent. Une meilleure information de la population sur le vaccin, ses effets secondaires réels, sur l’infection HPV et ses risques, par les médecins généralistes et les pouvoirs publics parait indispensable pour améliorer la couverture vaccinale en France. La campagne nationale de vaccination contre les HPV aux collèges va permettre de réduire les inégalités sociales d’accès aux soins.< Réduire
Résumé en anglais
Introduction: HPV infection is the most common sexually transmitted infection worldwide. It is notably responsible in France for nearly 30 000 precancerous lesions of the cervix and 6 300 new cancers, approximately half ...Lire la suite >
Introduction: HPV infection is the most common sexually transmitted infection worldwide. It is notably responsible in France for nearly 30 000 precancerous lesions of the cervix and 6 300 new cancers, approximately half of which are cervical cancers with a median age of diagnosis of 53 years old and 1 100 deaths each year. More than 25% of all HPV-induced cancers occur in men, with an estimate of around 1 800 new cases of HPV-induced cancer each year in France. Vaccination against HPV, recommended from 11 to 14 years old, with the possibility of vaccination to 19 years old, has been available since 2007 for young girls and 2021 for young boys in France. However, French vaccination uptake remains insufficient and below national objectives with only 47,8% of young girls and 12,8% of young boys aged 15 having received one dose of the vaccine. The main objective of this study was to quantify the determinants of HPV vaccine hesitancy declared by parents among young girls and boys aged 11 to 17 in the counties of Gironde and Landes in 2023. The secondary objectives were to evaluate the vaccination uptake rate of young girls and boys aged 11 to 17 in the counties of Gironde and Landes in 2023, and to describe the factors associated with this vaccination. Method: we conducted an observational, descriptive, transversal, multicenter study based on a questionnaire in general medical practices in Gironde and Landes. The source population was parents (father or mother) having, at the time of filling in the questionnaire, at least one child, girl or boy, aged 11 to 17, living in Gironde or Landes. Results: 162 questionnaires were analyzed in our study, 66 of which came from Gironde (40,7%) and 96 from Landes (59,3%). 93 girls (57,4%) and 69 boys (42,6%) were included. The main barriers to vaccination found in our study were, for all sexes combined, the absence of an offer of the vaccine (14,7%), the lack of sufficient medical knowledge about the vaccine (10,5%), the fear of the side effects (10,0%), then the lack of knowledge and information on possible diseases caused by HPV (8,9%) and mistrust of the pharmaceutical industry (8,9%). Thereby, 63,4% of girls and 44,9% of boys aged 11 to 17 in our study were vaccinated against HPV. Among girls, if the mother answered our questionnaire, the parent’s very favorable opinion about vaccination in general and about HPV vaccine campaign in high schools, the parent’s knowledge of the risk of severe disease due to HPV and of the extension of HPV vaccination for boys, and the offer of vaccination by the attending doctor, were statistically associated with higher vaccination rates. Among boys, if the family lived in an urban area, parent’s favorable opinion about the HPV vaccine campaign in high schools and parent’s knowledge about the extension of HPV vaccination for boys were statistically associated with higher vaccination rates. Conclusion: many determinants of HPV vaccine hesitancy have been identified and still persist in our society. Better dissemination of information about the vaccine to the population, its real side effects, about HPV infection and its risks, by attending doctors and public authorities seem to be a priority to improve vaccination uptake in France. The national HPV vaccine campaign in high schools will help reduce social inequalities regarding access to healthcare.< Réduire
Mots clés
Papillomavirus
HPV
Vaccination
Refus
Parents
Médecine générale
Gironde
Landes
Mots clés en anglais
Papillomavirus
HPV
Vaccination
Hesitancy
Parents
Attending doctors
Gironde
Landes
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