« S’opposer et réprimer la violence de l’extrême droite en démocratie : étude des réponses partidaires, gouvernementales et individuelles au tournant violent du mouvement rexiste en Belgique (1936-1940) »
Langue
fr
Communication dans un congrès
Ce document a été publié dans
2023-06-21, American University Of Paris.
Résumé
Cette communication propose de traiter la problématique de la violence symbolique et physique de l’extrême droite, et des réponses apportées en démocratie pour la réprimer.Le mouvement rexiste, dirigé par Léon Degrelle, ...Lire la suite >
Cette communication propose de traiter la problématique de la violence symbolique et physique de l’extrême droite, et des réponses apportées en démocratie pour la réprimer.Le mouvement rexiste, dirigé par Léon Degrelle, est un mouvement politique d’extrême droite belge créé dans la seconde moitié des années 1930. Il développe un discours politique violent d’abord à l’encontre du monde politique et de ceux qu’il nomme les « pourris ». À mesure que la marche vers la radicalisation du discours et de ses thèmes s’enclenche, Rex développe une rhétorique toujours plus violente, avec de nouveaux thèmes comme l’antisémitisme ou la xénophobie. Cette radicalisation dans le discours et dans l’action conduit à des formes de violences multiples et diverses : injures publiques, diffamations, manifestations, menaces symboliques et politiques envers l’ordre social et l’État belge. La violence rexiste s’exprime alors tant dans sa presse que dans l’espace public lors des manifestations politiques et électorales. L’entrée, en mai 1936, de 33 représentants rexistes au Palais de la Nation transpose la violence symbolique et physique directement au sein des plus hautes instances politiques du Royaume.L’apparition et la diffusion de la violence rexiste se heurtent aux partis politiques belges, qui s’unissent en « Front commun face à Rex », mais aussi à des réponses gouvernementales fortes. L’interdiction des manifestations, les oppositions au discours de violence à la Chambre et au Sénat, mais aussi les différents procès intentés à l’encontre de Rex sont autant d’exemples des réponses d’ampleur au phénomène de violence politique de Rex. En effet, usant de tous les moyens légaux (interdiction de manifester, application stricte du règlement général de la Chambre, débats contradictoires, procès…) à leur disposition, les membres de l’exécutif et des partis politiques s’attaquent au « phénomène rexiste », s’opposant régulièrement et avec force à ses différentes formes de violence (physique, mais aussi symbolique avec les attaques dans la presse et dans les instances politiques). Toutefois, l’apparition de réponses individuelles à la violence rexiste, avec la mise en place d’actions frôlant l’illégalité, crée alors une nouvelle forme de violence en démocratie à l’encontre du mouvement de Léon Degrelle et de l’extrême droite belge. Ces oppositions, fluctuantes, sont étudiées principalement par le biais de la presse belge, mais aussi par les comptes rendus dans les assemblées politiques du royaume, mettant en exergue les différentes réponses et approches que peuvent avoir à leur disposition tant les individus, que le gouvernement ou la classe politique belge dans son ensemble.< Réduire
Résumé en anglais
This communication proposes to explore the question of the symbolic and physical violence of the extreme right, and the responses made in democracy to repress it, especially in the case of 1930s Belgium.The Rexist movement, ...Lire la suite >
This communication proposes to explore the question of the symbolic and physical violence of the extreme right, and the responses made in democracy to repress it, especially in the case of 1930s Belgium.The Rexist movement, led by Leon Degrelle, is a Belgian far-right movement created in the second half of the 1930s, in the French-speaking part of the country. It developed a violent political discourse initially against the political world, and those it called ‘rotten’. As the march towards radicalization of the discourse and its themes began, Rex developed an increasingly violent rhetoric, with new themes such as anti-semitism or xenophobia. This radicalization in discourse and action led to multiple and diverse forms of violence: public insults, defamations, demonstrations, symbolic and political threats to the social order and the Belgian Government. Rexist violence was expressed both in the press and in the public space during political and electoral demonstrations. In May 1936, 33 Rexist representatives swept in at the Palace of the Nation transposed symbolic and physical violence directly inside the highest political authorities.The emergence and spread of Rexist violence clashed with Belgian political parties, which united in the ‘Common Front against Rex’, but also with strong governmental responses. The banning of demonstrations, the opposition to the violent speech in the Chamber and the Senate, but also the various court cases against Rex are examples of extensive responses to Rex’s political violence. Indeed, using all the legal means (ban on demonstrations, strict application of the general rules of the House, adversarial debates, trials, etc.) at their disposal, members of the executive and political parties attacked the ‘Rex phenomenon’, regularly and forcefully opposing its various forms of violence (physical, but also symbolic with attacks in the press and in political bodies). However, the emergence of individual responses to Rexist violence, with the implementation of actions bordering on illegality, created a new form of violence in democracy against Leon Degrelle’s movement and the Belgian far right. This fluctuating opposition is studied mainly through the Belgian press, but also through reports in the kingdom’s political assemblies, highlighting the different responses and approaches available to individuals, the government and the Belgian political class as a whole.< Réduire
Mots clés en anglais
Rexism
Belgium
Far-right
History of Media
Political History
Interwar
Origine
Importé de halUnités de recherche