Impact des infections Covid sur la fonction respiratoire des sapeurs-pompiers et conséquences éventuelles sur leur aptitude à moyen et long terme

Abstract

Introduction : l'apparition du COVID-19 en Chine en fin d'année 2019 a eu un impact majeur sur la vie quotidienne, notamment sur la santé des travailleurs de première ligne tels que les sapeurs-pompiers, exposés au risque de contamination en raison de leur proximité avec les patients. Avec l'atteinte respiratoire fréquente chez les patients atteints de COVID-19, la question de l'aptitude respiratoire des sapeurs-pompiers est devenue préoccupante. Objectif : notre étude vise à rechercher d’éventuelles altérations de la fonction pulmonaire secondaires à l’infection par la COVID-19 chez les sapeurs-pompiers. Les résultats obtenus auront un intérêt pour connaître d’éventuelles conséquences à moyen ou long terme sur l'aptitude des sapeurs-pompiers notamment aux interventions sur incendie. Méthode : il s’agit d’une étude comparative et rétrospective. L’inclusion des patients a été faite entre le 25/02/2020 et le 10/07/2022. Les comparaisons des variables respiratoires avant COVID versus après COVID ont été réalisés à l’aide de la régression linéaire mixte, pour prendre en compte les données répétées. 416 cas ont été inclus dans l’étude. Résultat : nous ne retrouvons aucune différence significative après infection COVID versus avant infection COVID pour la CVF, le VEMS, le VEMS/CVF et le DEM 25%/75%. Nous retrouvons une baisse de la CVF et du VEMS respectivement de 6.645% et de 6.296% pour le groupe des patients possédant un antécédent à risque de COVID grave. Chez les patients présentant des séquelles de l’infection à distance, nous retrouvons une baisse significative du VEMS de 10.08%, du rapport VEMS/CVF de 4.639% et du DEM 25-75% de 20.227%. Conclusion : après une analyse approfondie des données recueillies, il est révélé que, globalement, il n'existe pas de différence significative dans la fonction respiratoire des sapeurs-pompiers après avoir contracté la COVID-19. Cependant, il convient de noter que les sujets à risque, notamment ceux présentant des antécédents à risque de COVID grave ou souffrant du COVID long, ont été identifiés comme étant plus susceptibles de présenter une légère baisse dans leur fonction respiratoire. Cette étude permet donc d’affirmer qu’un suivi classique serait suffisant pour les sapeurs-pompiers ayant eu la COVID-19 et ne présentant pas d’antécédent à risque de COVID grave ni de COVID long. De plus, aucun impact sur l’aptitude opérationnelle de cette population n’est à prévoir.