Complications obstétricales chez des femmes atteintes d'un syndrome des ovaires polykystiques et effet de l'indice de masse corporelle pré conceptionnel : une étude de cohorte rétrospective

Abstract

Objectif : évaluer les issues de grossesse dans une cohorte de femmes SOPK, et quantifier le risque de ces issues de grossesse selon l’indice de masse corporelle (IMC) pré-conceptionnel. Matériel et méthodes : étude rétrospective incluant les grossesses issues de femmes SOPK au CHU de Bordeaux, de janvier 2016 à novembre 2022. Résultats : L’échantillon final comprenait 340 femmes SOPK : 176 (51,8 %) avaient un poids normal, 72 (21,2 %) étaient en surpoids et 92 (27 %) étaient obèses. Le taux de diabète gestationnel (DG) était de 29,1%, d’HTA gravidique de 1,5%, de pré-éclampsie de 4,4%, de PAG de 4.4%, de RCIU de 5.6%, de césarienne de 17.1%, de macrosomie de 8.8% et de prématurité de 4.7%. Le taux de DG était significativement plus élevé dans les groupes de femmes obèses (48,8%) et en surpoids (33,3%) (p<0,01) et le taux d’HTA gravidique significativement plus élevé dans le groupe de femmes en surpoids (4,4%) et obèses (2,4%) (p=0,03). Il y avait significativement plus de césarienne pour causes maternelles dans le groupe de femmes obèses et en surpoids par rapport au groupe de femmes de poids normal (p = 0,04). Nous n’avons pas trouvé de différence significative entre les groupes sur les autres complications de grossesse étudiées. Après ajustement sur les facteurs de confusion disponibles, toutes les complications de grossesse semblaient être progressivement augmentées avec l’augmentation de l’IMC mais la différence n’était significative que pour le DG. Conclusion : dans notre population de femmes atteintes du SOPK, le taux de DG et de pré-éclampsie semblaient plus élevés que dans une population générale de femmes enceintes. Avoir un IMC préconceptionnel élevé semble être un facteur de risque supplémentaire de DG et d’HTA gravidique chez les femmes SOPK. Il pourrait être utile d’informer les femmes atteintes du SOPK du risque accru de complications pendant la grossesse, et d’encourager la perte de poids chez les femmes ayant un IMC élevé, afin de limiter ce risque.