Vers une politique de santé incitant à une coordination du parcours de soins : place et rôle du pharmacien dans les protocoles de coopération, enquête en Nouvelle-Aquitaine

Abstract

Les protocoles de coopération existent depuis la publication de l’article 51 de la loi Hôpital Patient Santé Territoire en juillet 2009. Cette loi permet la mise en place de protocoles de coopération à l’échelle locale, entre plusieurs professionnels de santé. Ces protocoles permettent la délégation de tâches entre un délégant (médecin) et un délégué (professionnels de santé). Les professionnels délégués peuvent alors, sous la responsabilité du médecin délégant, réaliser des actes dérogatoires dans un contexte et un cadre juridique précis. En accord avec la stratégie nationale de santé ayant pour objectifs de réduire les inégalités de santé sur le territoire et de favoriser la coopération interprofessionnelle, les protocoles de coopération sont réformés. La loi d’Accélération et de Simplification de l’Action Publique du 7 décembre 2020, qui fait suite à la loi relative à l’Organisation et à la Transformation du Système de Santé, permet d’étendre certains protocoles de coopération existant à l’ensemble du territoire. De nouveaux protocoles sont également élaborés et destinés à divers professionnels de santé. Parmi eux, quatre mentionnent les pharmaciens d’officine et détaillent les actes dérogatoires autorisés ainsi que les modalités de mise en œuvre. A l’heure où de nombreuses missions sont confiées aux pharmaciens d’officine, il est légitime de se questionner sur l’intérêt de la profession pour ces protocoles de coopération ainsi que les leviers et freins potentiels à leur mise en place. C’est auprès des pharmaciens d’officine de la région Nouvelle-Aquitaine qu’une enquête a été menée afin d’essayer de répondre à ces questions.