Espace minéral et espace de subsistance au Paléolithique moyen dans le sud du Massif central français : les sites de Sainte-Anne I (Haute-Loire) et de Payre (Ardèche).

Abstract

Les niveaux d'occupation humaine de la grotte de Sainte-Anne<br />I, située en moyenne montagne, sont datés des stades<br />isotopiques 7 et 6. Ceux du site de Payre, grotte puis abri sous<br />roche situé en bordure de la vallée du Rhône, sont datés des<br />stades isotopiques 7 à 5. L'étude des matières premières de<br />l'unité archéostratigraphique J1 de Sainte-Anne I met en<br />évidence des collectes majoritaires aux environs immédiats du<br />site (matériaux volcaniques et la plupart des silex), mais aussi<br />un espace d'approvisionnement complémentaire (silex)<br />relativement vaste, alors que celui proposé pour le niveau Gb<br />de Payre est plus restreint. Les hommes ont vraisemblablement<br />parcouru les biotopes locaux autour de Payre, plateau, versant<br />et vallées de la Payre et du Rhône, où cervidés, bovidés et<br />équidés ont été les les plus abondamment exploités. A Sainte-<br />Anne I, ce sont les équidés qui dominent les assemblages mais<br />d'une façon générale, les espèces collectées reflètent une<br />mosaïque de milieux contrôlée par la géomorphologie qui<br />corrobore l'image renvoyée par les matières premières : reliefs<br />cristallins pour le renne, plateaux basaltiques pour les équidés,<br />falaises pour le bouquetin, vallées boisées pour le cerf et le<br />chevreuil. Les secteurs parcourus par les occupants des deux<br />sites ne montrent pas véritablement de différence significative<br />de comportement, tant pour l'approvisionnement en matières<br />premières que pour la chasse ou le charognage des grands<br />mammifères et les différences paraissent plus dépendre du<br />contexte géologique et topographique. La manière d'exploiter<br />un « territoire » par les occupants des deux sites obéirait donc<br />sensiblement aux mêmes règles au cours des stades isotopiques<br />7 et 6.