Education à la consommation responsable : évaluation des agendas 21 en Aquitaine ; évaluation des pratiques de consommation responsable ; soutien aux démarches de consommation responsable

Abstract

L'ensemble de ce programme de recherche, conduit selon quatre étapes, permet de mieux cerner les démarches d'accompagnement des citoyens vers des pratiques accrues de consommation responsable, que ce soit au travers des agendas 21 locaux ou scolaires ou des enseignements inscrits dans des cursus d'enseignement supérieur. * Dans la partie 1 la problématique de la consommation responsable est située en référence aux acteurs territoriaux avec comme approche scientifique l'écologie ; plus particulièrement l'écologie familiale. La consommation des ménages ne peut être dissociée des politiques publiques qui se traduisent à la fois par des soucis d'exemplarité mais aussi par des aides plus ou moins personnelles pour leurs citoyens. De ce point de vue, l'écologie territoriale s'appuie sur des engagements écoresponsables (écologie politique) ancrés sur des connaissances fines des territoires, issues d'indicateurs multicritères plus ou moins sophistiqués, afin d'optimiser les ressources et réduire les impacts négatifs. La complémentarité entre les différentes composantes de l'écologie humaine (écologies familiale, industrielle et territoriale) et, à un niveau supérieur de l'écologie générale (incluant l'écologie biologique), nécessite des volontés et des structures de coordinations efficaces entre les acteurs, la finalité étant une cohérence globale à l'échelle du territoire en premier lieu et, si possible, à des échelles supérieures en relation avec les situations nationales et internationales. * Dans la partie 2 il parait utile de préciser en quoi les agendas 21 pouvaient contribuer à accompagner les personnes dans le sens d'une consommation plus responsable. Les populations d'Aquitaine bénéficient aujourd'hui d'une couverture très inégale par rapport aux dispositifs d'éducation à la consommation responsable (ECR). Certaines sont susceptibles d'être concernées à la fois directement par des collectivités et indirectement par l'intermédiaire des établissements scolaires ou encore du cadre professionnel ; Dans l'optique d'une multiplication des agendas 21 au cours des prochaines années, il serait pertinent pour des questions de lisibilités de ce type de démarches de mieux rapprocher les agendas 21 des disparités socio-écologiques des territoires. A l'heure actuelle, la concertation et la coopération entre échelons décisionnels engagés en agenda 21 existe mais elle s'inscrit sur plusieurs axes comme par exemple l'axe conseil général de Gironde <-> communes de Gironde (via le réseau des agendas 21), l'axe communauté urbaine de Bordeaux <-> écoles de la CUB (via le dispositif des juniors du développement durable), l'axe conseil régional d'Aquitaine <-> lycées (via le dispositif spécifique d'accompagnement). Ces axes semblent davantage être parallèles que se combiner. Les résultats montrent qu'à l'échelle régionale, il existe une vraie différence dans les postes de consommation ciblés entre l'ECR à destination des élèves et l'ECR à destination des ménages et des agents. Si l'effet des dispositifs d'ECR sur les comportements et les impacts écologiques des populations n'a pas été observé, il apparaît assez clairement que les agendas 21 se heurtent aujourd'hui à un certain nombre de difficultés. * La partie 3 est consacrée à la conception d'indicateurs de consommation responsable. La méthodologie proposée permet d'identifier les indicateurs les plus pertinents pour évaluer les impacts écologiques et sociaux liés aux modes de vie des ménages. La prise en compte de toute la diversité de ces impacts permet de détecter les éventuels transferts d'impacts et effets rebonds pouvant être associés à l'évolution de ces mêmes modes de vie. Face au très grand nombre d'indicateurs potentiellement signifiants il est important d'avoir recours à des arbitrages pour identifier le meilleur compromis entre un petit nombre d'indicateurs et une grande diversité d'informations apportées. * Partie 4 : En lien avec la situation sociétale actuelle, les modifications de mode de vie de nombreuses personnes se traduisent de plus en plus par une régression de la qualité de vie due notamment à une réduction forcée de leur consommation. L'adoption de comportements pro-environnementaux se heurte à de nombreux obstacles. Pour les démarches pédagogiques, qu'il s'agisse d'éducation formelle ou non formelle, dans ce contexte de structuration et de tâtonnement, il est prudent de ne pas trop radicaliser les discours et de diversifier les pistes d'action en jouant à la fois sur des préconisations de comportements à adopter et sur un travail à moyen terme reposant sur l'accentuation de la construction des opinions