Une autre voie pour l'éducation des garçons ?
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Pour en Finir avec la fabrique des garçons. 2014-08-04, vol. Volume 2, p. 261-270
Maison des Sciences d'Aquitaine - Collection Genre, cultures, sociétés
Résumé
Dans des travaux précédents nous avions montré comment certains garçons polarisent l’attention et l’énergie des professionnel.le.s qui en ont la charge, rendant difficile la mise en œuvre d’activités mixtes. Ils jouent ...Lire la suite >
Dans des travaux précédents nous avions montré comment certains garçons polarisent l’attention et l’énergie des professionnel.le.s qui en ont la charge, rendant difficile la mise en œuvre d’activités mixtes. Ils jouent les « fortes têtes », adoptent des comportements violents et rejettent les activités qu’ils estiment dégradantes pour leur condition masculine. Dans le temps du sport, de la culture et des loisirs les adultes qui s’occupent d’eux ne disposent généralement pas d’un régime de sanctions formelles pour réguler l’indiscipline. Ils ont parfois tendance à suivre ces garçons sur les terrains favorables à l’expression de la masculinité : sports virils, culture rap/rock, jeux guerriers, cyberespace fantastique et violent, proposant implicitement une norme commune à tous les autres garçons, invités à s'aligner sur le modèle « viril et dominant ». Ce traitement particulier fait aux garçons, loin de favoriser l’approche égalitaire des sexes, participe à une surconstruction de la masculinité. Le virilisme, le sexisme et l’homophobie qui en découlent ne sont pas les conséquences d’une condition masculine « naturelle » mais des construits sociaux, encouragés implicitement par la communauté éducative afin de fabriquer des « vrais » garçons. Leur comportement est d’abord distingué, puis accepté, générant in fine un discours naturalisant : « les garçons sont comme ça ». Il devient alors difficile pour eux d’échapper à une norme masculine qui fait consensus aussi bien chez les filles de leur âge, habituées à être reléguées et souvent malmenées, que chez les parents et adultes qui redoutent une homosexualité latente et voient d’un bon œil tout ce qui peut être l’expression d’une masculinité affirmée. Viriliser les garçons apparaît sous cet angle comme un objectif pédagogique tacite, particulièrement dans la mise en œuvre de loisirs culturels et sportifs et dans les temps de vacances. Mais n'est-ce pas une vision trop déterministe de la fabrique des garçons? Ne sont-ils pas eux-mêmes les acteurs de ce jeu ? Arrive-t-il qu'ils résistent ? Ont-ils les mêmes chances de pouvoir bricoler des identités masculines alternative selon les milieux dont ils proviennent ?< Réduire
Mots clés
genre
sport
loisirs
culture
espace public
Origine
Importé de halUnités de recherche