Du réseau sismologique au réseau socio-sismologique : une expérience de science citoyenne en Haïti pour réduire le risque sismique Analyse d'une « petite boîte » qui peut faire beaucoup
Langue
fr
Traduction
Ce document a été publié dans
2023
Résumé
Le 12 janvier 2010, Haïti a été frappé par l'une des plus grandes catastrophes sismiques connues à ce jour. À l'époque, la culture et la perception du risque sismique étaient faibles au sein de la population et - en raison ...Lire la suite >
Le 12 janvier 2010, Haïti a été frappé par l'une des plus grandes catastrophes sismiques connues à ce jour. À l'époque, la culture et la perception du risque sismique étaient faibles au sein de la population et - en raison du manque de capteurs sismiques en Haïti - les connaissances sismologiques également. Dans une approche de sismologie citoyenne, le projet S2RHAI a utilisé des capteurs sismiques à bas coût (Raspberry Shake) afin de (1) compléter le réseau sismique national et (2) améliorer la perception des risques, le niveau de préparation et les connaissances scientifiques de la population. A travers ces objectifs, c’est en fait un changement de paradigme qui est visé : nous considérons que les réseaux sismiques ne sont pas seulement composés de capteurs, mais aussi des citoyens qui se rassemblent autour de ces outils et de leurs informations. Nous présentons ici les résultats d'une enquête qualitative menée auprès de 15 hébergeurs de sismomètres Raspberry Shake (RS) en Haïti. Des entretiens semi-directifs ont été menés pour en savoir plus sur leur expérience, évaluer leurs motivations, leurs difficultés et leurs attentes dans le cadre de cette démarche de sismologie citoyenne. Nous avons constaté que les hébergeurs de RS ont exprimé leur fierté et leur intérêt à faire partie du réseau et à contribuer activement à la réduction des risques au sein de leur communauté. Certains d'entre eux ont fait état d'une forme d'autonomisation dans la mesure où ils pouvaient pallier la déficience de l'État, dont ils se méfient généralement. Cependant, les hôtes du RS ont également formulé le besoin d'un soutien technique et scientifique accru de la part des scientifiques. Par ailleurs, peu d'entre eux ont engagé des activités de médiation ou des discussions avec les membres de leur communauté, notamment parce qu'ils craignent que cela ne réveille leur traumatisme causé par le tremblement de terre du 12 janvier 2010. Ceci nous a permis de lister des actions concrètes pour (1) améliorer le système d'information sismique, (2) mieux intégrer les volontaires dans le réseau, (3) enrichir la collaboration entre citoyens et sismologues et (4) les accompagner dans leur rôle d'ambassadeur auprès de leur communauté. Nous concluons que, dans un projet de sismologie citoyenne, comprendre les motivations, les obstacles et les attentes des volontaires est essentiel et augmente les chances de le pérenniser.< Réduire
Mots clés
Haïti
Raspberry Shake
Science citoyenne
Sismologie
Risque
empowerment
Origine
Importé de halUnités de recherche