Paroisses, pèlerinages et superstitions en Aquitaine du XVIè-XIXèmes siècle
Langue
fr
Thèses de doctorat
École doctorale
École doctorale Montaigne-Humanités (Pessac, Gironde)Résumé
Qu’est-ce que la superstition ? Pour le protestant le catholique est superstitieux, pour le voltairien la religion est superstition, pour le clergé catholique c’est chez les fidèles que se cache la superstition. Cette « ...Lire la suite >
Qu’est-ce que la superstition ? Pour le protestant le catholique est superstitieux, pour le voltairien la religion est superstition, pour le clergé catholique c’est chez les fidèles que se cache la superstition. Cette « superstition », c’est-à-dire un ensemble de rites, rituels, pratiques, dévotions et croyances hétérodoxes, fut une épine pour une Église qui était critiquée de toute part, et cela avant et pendant la Réforme. En effet, l’immanence du sacré propre au culte des saints et des reliques, cette anthropomorphisation toujours plus importante qui s’était développée peu à peu au fil des siècles fut, au moment de la Réforme, attaquée tant de la part des réformés, que d’une partie de l’épiscopat catholique. Si certains décrets du Concile de Trente furent une réponse à ces critiques, leur mise en place ne se fit pas sans difficulté. L’Aquitaine est une région qui possédait une géographie religieuse complexe. Depuis le XVIe siècle, certains territoires furent des foyers de la Réforme. Cette division religieuse fut particulièrement importante dans le comportement de l’épiscopat et son clergé vis-à-vis de ses fidèles. Face aux protestantismes, puis face aux révolutionnaires, aux esprits éclairés, aux républicains, les prélats aquitains durent osciller entre un développement de l’« extra-ordinaire », à travers les pèlerinages, l’organisation de grandes processions, tout en mettant en place, progressivement, l’élimination d’une culture religieuse considérée comme « superstitieuses ». En réponse, l’Église dut d’abord réformer son clergé, à commencer par les évêques, afin de diffuser un catholicisme clérical, épuré, voire « standardisé », et cela dans chaque diocèse, dans chaque paroisse de l’Aquitaine. Mais qu’en fut-il de la réaction des premiers concernés : les laïcs ? Pour transformer les mœurs religieuses, l’Église ne pouvait se contenter d’une simple explication, elle dut traquer tous les signes qui favorisaient ces « superstitions », il lui fallut faire preuve d’un véritable « iconoclasme ». Pourtant, à la veille de la Révolution, la « superstition » était encore présente. Si le christianisme retrouva au XIXe siècle sa place au cœur de la société, son rôle, son omniprésence ne furent plus jamais les mêmes. Dans cette situation de sécularisation, de laïcisation de l’État, voire de « déchristianisation », fallait-il encore faire preuve de la même rigueur contre la « superstition » ?< Réduire
Résumé en anglais
What is superstition? For the Protestant, the Catholic is superstitious, for the Voltairian, religion is superstition, for the Catholic clergy, superstition is hidden among the faithful. This "superstition", that is to say ...Lire la suite >
What is superstition? For the Protestant, the Catholic is superstitious, for the Voltairian, religion is superstition, for the Catholic clergy, superstition is hidden among the faithful. This "superstition", that is to say a set of rites, rituals, practices, devotions and heterodox beliefs, was a thorn in the side of a Church that was criticized from all sides, and this before and during the Reformation. Indeed, the immanence of the sacred proper to the cult of saints and relics, this ever-increasing anthropomorphization that had developed little by little over the centuries was, at the time of the Reformation, attacked both by the Reformed and by a part of the Catholic episcopate. If certain decrees of the Council of Trent were a response to these criticisms, their implementation was not without difficulty. Aquitaine is a region with a complex religious geography. Since the 16th century, some territories were hotbeds of the Reformation. This religious division was particularly important in the behavior of the episcopate and its clergy towards its faithful. Faced with Protestantism, then faced with the revolutionaries, the enlightened spirits, the republicans, the Aquitanian prelates had to oscillate between a development of the "extra-ordinary", through pilgrimages, the organization of great processions, while putting in place, progressively, the elimination of a religious culture considered as "superstitious". In response, the Church first had to reform its clergy, starting with the bishops, in order to spread a clerical, purified, even "standardized" Catholicism, and this in each diocese, in each parish of Aquitaine. But what about the reaction of the first concerned: the laity? In order to transform religious customs, the Church could not be satisfied with a simple explanation, it had to track down all the signs that favored these "superstitions", it had to show a real "iconoclasm". However, on the eve of the Revolution, "superstition" was still present. If Christianity regained its place at the heart of society in the 19th century, its role and its omnipresence were never the same again. In this situation of secularization, of secularization of the State, even of "de-Christianization", was it still necessary to show the same rigor against "superstition"?< Réduire
Mots clés
Paroisses
Pèlerinages
Superstitions
Aquitaine
Mots clés en anglais
Parishes
Pilgrimages
Superstitions
Aquitaine
Origine
Importé de halUnités de recherche