Étude de l'implication de l'atteinte dopaminergique striatale dans les syndromes dysexécutifs cognitifs et comportementaux chez des patients atteints d'atrophie multi-systématisée

Abstract

Introduction : Selon les critères consensuels, la présence d’une démence est en défaveur du diagnostic d’atrophie multi-systématisée (AMS) mais des troubles cognitifs ont été rapporté chez ces patients. Le système dopaminergique joue un rôle important dans la neuromodulation, notamment des fonctions cognitives, et il existe une dénervation dopaminergique nigro-striatale dans l‘AMS. Notre objectif est de vérifier dans l’AMS si l’expression striatale des transporteurs de la dopamine (DAT), évaluée en tomographie par émission monophotonique (TEMP) au 123I-FP-CIT, est corrélée aux scores neuropsychologiques selon le sous-type cérébelleux (-C) et parkinsonien (-P). Méthodes : Analyse rétrospective de 16 patients AMS-P et 8 AMS-C, pris en charge au CHU de Bordeaux entre mai 2014 et septembre 2015, et ayant bénéficié de différents tests neuropsychologiques et d’une TEMP au 123I-FP-CIT. Utilisation de deux méthodes de quantification de l’expression des DAT, basées sur des régions de références et des corrections d’images différentes : «FreeSurfer®+PMOD®» et «DaTsoft3D®». Résultats : Aucune différence significative n’a été mise en évidence concernant les résultats des tests cognitifs et comportementaux entre les groupes d’AMS-C et -P. Une diminution significative de l’expression striatale des DAT a été mise en évidence dans le groupe AMS-P, comparativement au groupe AMS-C, avec les deux méthodes de quantification. Chez les AMS-P, des corrélations significatives ont été mises en évidence entre les résultats des tests neuropsychologiques et l’expression striatale des DAT avec les deux méthodes. Discussion : Chez les patients AMS-P, la dénervation dopaminergique nigro-striatale est corrélée aux résultats des tests cognitifs, reflétant une implication de l’altération de cette voie dans le syndrome dysexécutif cognitif. Les deux méthodes de quantification permettent de mettre en évidence des résultats différents, mais valident toutes deux cette hypothèse physiopathologique.