Dans les griffes du cinéphage : les publics de l’horreur selon Mad Movies (1972-2020)
Langue
fr
Communication dans un congrès avec actes
Ce document a été publié dans
Les Publics de l'horreur : expériences, usages, pratiques, 2020-09-21, Montpellier.
Résumé en anglais
Nous nous proposons d’étudier le rôle du magazine Mad Movies dans la réception du cinéma horrifique en France. Fondé en 1972 par Jean-Pierre Putters, ce « madgazine » se construit sur les acquis de périodiques tels que ...Lire la suite >
Nous nous proposons d’étudier le rôle du magazine Mad Movies dans la réception du cinéma horrifique en France. Fondé en 1972 par Jean-Pierre Putters, ce « madgazine » se construit sur les acquis de périodiques tels que Bizarre et Midi-Minuit fantastique et reconstitue par différents biais d’écriture le climat populaire des cinémas de quartiers spécialisés. Passé 2000, son fondateur se retire, le périodique étant alors dirigé par une équipe de rédacteurs dont la double tâche est d’assurer le maintien d’une tribune pour le cinéma d’horreur tout en faisant vivre l’héritage culturel propre au magazine. Cette double démarche dépasse le cadre de la cinéphilie et implique l’existence d’une communauté formée avant l’explosion d’Internet, dont nous essaierons de donner le profil (et ses évolutions) en travaillant de l’intérieur de la revue : quel portrait en creux la revue Mad movies donne-t-elle de ses lecteurs ? Nous insisterons notamment sur la qualité volontairement hétérogène de l’écriture, tour à tour désinvolte, familière, humoristique, obscène (notamment dans les « notules » ouvrant chaque numéro), machiste (la dernière page de la revue a par exemple longtemps proposé une pin up à ses lecteurs - et donc lectrices), mais aussi érudite et intellectuelle. L’hétérogénéité des écritures, des approches et des goûts des rédacteurs est soigneusement entretenue et se retrouve dans les usages d’avatars (pages « avis chiffrés ») et de persona plus ou moins affirmés (notamment dans les brèves ouvrant le périodique). Un jeu de rôle s’établit, le lecteur se voyant proposé un traitement de l’information plus ou moins fortement mis en scène : Mad movies s’intéresse à un univers « bis », mais il devient lui-même un univers fictionnel à mi-chemin entre la baraque foraine et la pratique du cosplay (terme partiellement anachronique que nous affinerons), le passage brutal entre second degré et traitement sérieux devenant le socle fondamental d’une démarche nécessitant une forte agilité de lecture.< Réduire
Mots clés
Presse cinématographique française
cinéma fantastique
Jean-Pierre Putters
Origine
Importé de halUnités de recherche