Ignoring Family Law: a strategy to delegitimate the intervention of the State in the private sphere (the case of Senegal)
Langue
en
Communication dans un congrès
Ce document a été publié dans
2013-09-04, Toulouse.
Résumé
Au Sénégal, le code de la famille souffre d'un problème de mise en oeuvre, le droit étatique étant concurrencé par d'autres ordres normatifs. A l'échelle individuelle, on peut en effet observer une attitude " contre le ...Lire la suite >
Au Sénégal, le code de la famille souffre d'un problème de mise en oeuvre, le droit étatique étant concurrencé par d'autres ordres normatifs. A l'échelle individuelle, on peut en effet observer une attitude " contre le droit " (Ewick, Silbey ; 1998) majoritaire, qui traduit notamment la résistance à l'ordre social égalitaire visé par la législation. Mais cette résistance doit également se comprendre sur un plan collectif, dans l'affrontement symbolique entre groupes religieux islamiques et Etat. Le contournement du droit s'inscrit dans une stratégie de " résistance passive " revendiquée de la part des autorités religieuses face à la volonté de l'Etat d'imposer son pouvoir sur la sphère privée. En encourageant les " croyants " à ignorer le droit, ellesentendent justifier leur demande d'abrogation d'un code qui serait contraire à l' " identité sénégalaise ". Si les autorités religieuses n'ont pas obtenu gain de cause, leur stratégie de désobéissance leur permet cependant d'empêcher toute nouvelle réforme (autorité parentale). L'Etat tente quant à lui de montrer - avec l'appui des associations féminines - que la résistance de la population est instrumentalisée par les religieux et qu'elle traduit en réalité davantage une ignorance et une incapacité à se saisir du droit. Les résistances à l'encontre du droit de la famille font ainsi l'objet d'interprétations divergentes qui traduisent l'enjeu de la lutte pour le monopole de la définition de la norme légale et légitime.< Réduire
Résumé en anglais
In Senegal, the Family Law is in competition with other normative orders, which explains why its enforcement constitutes a real problem. Indeed, at the individual level, we can observe that there is a dominant behaviour ...Lire la suite >
In Senegal, the Family Law is in competition with other normative orders, which explains why its enforcement constitutes a real problem. Indeed, at the individual level, we can observe that there is a dominant behaviour "against the law" (Ewick, Silbey, 1998) that can be interpreted as a strong resistance against the egalitarian social order that the Law intends to promote. But this resistance also has to be understood at a collective level, in the symbolic confrontation between the Islamic religious groups and the State. The bypass of the law is part of a strategy of "passive resistance" claimed by the religious authorities in order to fight against the will of the State to impose its power in the private sphere. By encouraging the "believers" to ignore the law, they want to legitimate their claim for the repeal of a text that is presented as contrary to the "Senegalese identity". If the religious authorities weren't satisfied on this point, their strategy of disobedience allows them to prevent new reforms (parental authority). On its side, the State tries to show - with the help of the Womens' organisations - that the resistance of the population is manipulated by the religious actors and that it shows more - in reality - a problem of understanding and capacity for people to mobilise their rights. The resistances regarding Family Law are interpreted in two different ways that clearly show the struggle for the monopoly of the legal and legitimate norm's definition< Réduire
Mots clés
Droit de la famille
Etat
Gouvernance
Afrique
Mots clés en anglais
Family law
Law enforcement
State
Governance
Senegal
Africa
Origine
Importé de halUnités de recherche