Entre pratiques et régulations : quelles places du commerce "minoritaire" à Château-Rouge et La Chapelle (Paris) ?
Langue
fr
Communication dans un congrès avec actes
Ce document a été publié dans
Commerce et changements urbains. Stratégies entrepreneuriales, pratiques citadines et régulations politiques, 2017-01-18, Paris.
Résumé en anglais
Les centralités commerciales « africaine » de Château-Rouge et « indienne » de La Chapelle dans le nord de Paris sont des entrées intéressantes pour analyser la diversité et le dynamisme du commerce alimentaire « ethnique ...Lire la suite >
Les centralités commerciales « africaine » de Château-Rouge et « indienne » de La Chapelle dans le nord de Paris sont des entrées intéressantes pour analyser la diversité et le dynamisme du commerce alimentaire « ethnique », ainsi que la place qu’il occupe à différentes échelles (celle de la ville-monde, celle du quartier, de la rue et des pratiques individuelles). En plus d’une très forte proximité géographique, ces deux quartiers partagent un certain nombre de points communs : un développement progressif depuis une trentaine d’années couplé à un fort ancrage urbain ; un lien avec des vagues migratoires plutôt récentes et populaires ; une déconnexion avec les lieux de résidence de la majorité des usagers et des mobilités induites ; un contexte de gentrification. Mais ils présentent aussi des divergences, notamment parce que, bien que très proches, ils se trouvent dans deux arrondissements parisiens différents dont les municipalités ne partagent pas toujours la même vision de ces activités et de leur place en ville.En croisant les résultats de nos travaux de recherches doctorales, soutenues en 2008 et 2011, et en nous appuyant sur notre participation commune au programme de recherche COMET (2013-2016), nous nous interrogerons sur la notion de place(s) à propos de ces quartiers et de leurs commerces. Nous reviendrons pour cela dans un premier temps sur la constitution de ces centralités et la manière dont ces activités commerciales prennent place en ville, sans oublier les tensions qu’elles peuvent engendrer. Notons-le d’emblée, la place telle que nous la concevons n’est absolument pas l’immobilité, puisque, précisément, l’utilisation de cette notion vise à rendre possible l’appréciation de réalités beaucoup plus mêlées qu’il n’y pourrait paraître au premier regard. Le terme de « place » ménage ainsi la possibilité d’intégrer la mobilité et l’ancrage, mais encore d’envisager toutes les subtiles combinaisons des vies des uns et des autres. Dans un second temps, nous montrerons comment ces commerces s’inscrivent dans des systèmes de lieux et de pratiques très divers aux échelles individuelles, mais aussi des groupes (nationaux, régionaux, religieux) qui les ancrent durablement dans la métropole.Enfin, nous nous interrogerons sur la manière dont ils trouvent place aujourd’hui à différentes échelles (celle de la métropole, du quartier, de la rue), mais aussi dont ils permettent à des individus, notamment des commerçants, de se construire une place à chacune de ces échelles. La place permet dès lors de traduire les façons dont les individus se construisent en construisant le monde.< Réduire
Mots clés en anglais
Commerce ethnique
Gentrification
Paris
Origine
Importé de halUnités de recherche