Localisation forcée en ville : injustices spatiales et politiques de déguerpissement
SPIRE, Amandine
Centre d'études en sciences sociales sur les mondes africains, américains et asiatiques [CESSMA UMRD 245]
Voir plus >
Centre d'études en sciences sociales sur les mondes africains, américains et asiatiques [CESSMA UMRD 245]
SPIRE, Amandine
Centre d'études en sciences sociales sur les mondes africains, américains et asiatiques [CESSMA UMRD 245]
< Réduire
Centre d'études en sciences sociales sur les mondes africains, américains et asiatiques [CESSMA UMRD 245]
Langue
fr
Chapitre d'ouvrage
Ce document a été publié dans
L'injustice spatiale et la ville, L'injustice spatiale et la ville. 2013
Résumé
Nous souhaitons questionner les notions de justice et d'injustice spatiale en étudiant les déplacements forcés de citadins, nous les désignerons sous le terme, utilisé en Afrique de l'Ouest francophone, de « déguerpissements ...Lire la suite >
Nous souhaitons questionner les notions de justice et d'injustice spatiale en étudiant les déplacements forcés de citadins, nous les désignerons sous le terme, utilisé en Afrique de l'Ouest francophone, de « déguerpissements ». Nous analysons des déguerpissements actuels et passés dans l'optique d'interroger différentes échelles de temps. Communs à de nombreuses villes du Sud, les déguerpissements sont décidés par des autorités étatiques ou municipales et/ou des investisseurs privés, en raison de la valeur symbolique et marchande de certains lieux notamment centraux (dans quatre villes caractérisées par une forte croissance spatiale et démographique). Ces déguerpissements concernent des catégories de citadins vulnérables car considérés « indésirables » (étrangers, minorités, déplacés de guerre, pauvres, etc.). L'objectif est ici de traiter de localisation injuste et du traitement inégal de certains groupes territorialisés, rejoignant l'idée d'Edward Soja : « les discriminations liées aux localisations (discriminations localisationnelles), résultat du traitement inégal fait à certaines catégories de population en raison de leur localisation géographique, s'avèrent fondamentales dans la production d'injustice spatiale et dans la production de structures spatiales pérennes, fondées sur privilèges et avantages. » (Soja, 2009) Nous proposons ainsi d'interroger les injustices spatiales produites par les rapports de force encadrant chaque déguerpissement en envisageant les processus dans la durée : le temps précédant le déguerpissement, accompagné de possibles négociations, le moment de la prise de décision et des éventuelles compensations, et le temps suivant le déguerpissement, de la relocalisation. Ces différents temps, imbriqués les uns dans les autres, interrogent diverses dimensions des injustices dans le processus de territorialisation/déterritorialisation des citadins déguerpis. Pour cerner les différentes formes d'injustices, nous partirons des discours produits par les acteurs qui mettent en place les déguerpissements pour nous interroger par la suite sur les sentiments d'injustice des citadins visés par les politiques. Le sentiment d'injustice est-il lié à la procédure en elle-même du déplacement, aux conditions de départ, aux caractéristiques de l'espace de réinstallation ou au fait d'être relégués dans des espaces éloignés du centre-ville ? Comment les relations de pouvoir entre acteurs nous permettent-elles de saisir la production d'un rapport injuste à l'espace urbain ? Des discours, des logiques légitiment les déguerpissements au nom d'une remise en ordre (les quartiers déguerpis sont généralement considérés comme « sales », « insalubres », « surpeuplés », etc.) et d'une mise en compétition des espaces urbains (mettre en valeur les espaces centraux des grandes villes).< Réduire
Origine
Importé de halUnités de recherche