Du corps au signe : pour une sémiogénèse de l’insulte
Langue
fr
Chapitre d'ouvrage
Ce document a été publié dans
L'insulte, L'insulte. 2015
Résumé
Lorsqu'on tente de délimiter un périmètre de réflexion autour de la question de l'insulte, on se heurte à deux difficultés majeures. La première est liée à notre grille de répartition des connaissances qui, en amont de ...Lire la suite >
Lorsqu'on tente de délimiter un périmètre de réflexion autour de la question de l'insulte, on se heurte à deux difficultés majeures. La première est liée à notre grille de répartition des connaissances qui, en amont de tout choix méthodologique, nous contraint à des choix disciplinaires qui ont pour effet de parcelliser l'objet d'étude et de le rendre kaléidoscopique. À cette première difficulté, s’ajoute une autre, qui tient à la nature diffuse de l’objet d’étude lui-même : l’insulte est un phénomène complexe et polymorphe qui, pour prétendre à une description à peu près rigoureuse de ses mécanismes, de ses modalités et de ses enjeux, implique presque systématiquement, pour chaque point de vue adopté, la nécessité d’épouser le point de vue contraire : L’insulte se tient en effet dans une position charnière entre la parole et le cri, entre effraction et sublimation, entre résistance défensive et pulsion destructrice, entre corps et code, stéréotypie et invention, contact rapproché et évitement, entre meurtre et absolution, fuite et provocation, allégeance au code et insoumission. Devant cette nébuleuse de questions, de paradoxes et d’amorces de problématiques, j'ai choisi de centrer ma réflexion sur les mécanismes qui sont à l’oeuvre, en amont et au cours de la profération de l’insulte, pour tenter de reconstruire le processus de son engendrement, ce que j’appellerai une sémiogénèse de l’injure, c’est-à-dire une possible chronologie de l’avènement linguistique de l’insulte, ce signifiant détaché du corps, lourdement investi.< Réduire
Mots clés
insulte
Injure
homme aux rats
Origine
Importé de hal