Le bien-être comme création collective

Abstract

L'obstacle majeur à l'analyse du bien-être réside dans l'opposition de l'individu et du collectif. La complexité inhérente à la double multifonctionnalité dont il est question ne pouvant se résoudre dans une approche statistique (la production d'un nuage de points), il importe alors d'exprimer le besoin d'une rationalité étendue : l'alliance d'une rationalité substantielle et d'une rationalité formelle. Le régime du questionnement, contenu dans le titre de l'article, retrouve ce besoin dans la définition du bien-être (de qui ? comment ?) et dans son évaluation (de quoi ? par qui ? à travers quel ordre de grandeur ?). Pour apporter des éléments de réponse à ces questions, la réflexion sera organisée en trois parties. Il convient, en premier lieu, de replacer la question du bien-être dans une problématique globale, qui distribue les relations entre la morale et l'économie et rencontre la notion de capacités (capabilities). En second lieu, l'intérêt se portera sur les différents types d'indicateurs et sur les modèles de développement dont ils témoignent. La valeur sociétale, introduite dans la troisième partie, permettra de justifier une approche située du bien-être.