Des restaurations de papier aux restitutions virtuelles, construction d'une reconnaissance scientifique et d'une mémoire patrimoniale
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fr
Communication dans un congrès avec actes
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De la médiation des savoirs : Science de l’information-documentation et mémoires - Colloque international MUSSI, De la médiation des savoirs : Science de l’information-documentation et mémoires - Colloque international MUSSI, 2016-03-21, Toulouse.
Résumé
Encore terra incognita dans les années 1970, les techniques infographiques tridimensionnelles et les logiciels de modélisation afférents se sont peu à peu imposés dans l'ensemble des pratiques graphiques contemporaines. ...Lire la suite >
Encore terra incognita dans les années 1970, les techniques infographiques tridimensionnelles et les logiciels de modélisation afférents se sont peu à peu imposés dans l'ensemble des pratiques graphiques contemporaines. Plus particulièrement exploitées depuis la fin du XX e siècle par la communauté archéologique pour représenter des monuments ruinés ou disparus, ces techniques créent des images numériques complexes, des objets interactifs que l'on peut nommer monuments virtuels (Fèvres-de Bideran, 2012). Assimilables à des dispositifs info-communicationnels (Couzinet, 2009), ces monuments virtuels constituent en effet des supports qui réactualisent les mémoires patrimoniales tout en élaborant des médiations numériques où information et communication s'entremêlent. La construction de ces dispositifs s'appuie en effet sur de nombreuses interprétations scientifiques, la documentation historique servant alors de point de départ, en même temps qu'elle modèle un discours qui s'appuie sur la triade récemment résumée par Gérard Régimbeau : « des documents (à conserver, à mémoriser, à transmettre), des médiateurs (auteurs, acteurs des processus) et des moyens de communication (médiums et médias numériques) » (Régimbeau, 2015). Organisant et médiatisant tout à la fois les savoirs produits sur les monuments historiques ainsi représentés, ces dispositifs réécrivent d'autre part et d'une certaine façon notre rapport à l'espace et à la temporalité puisque nous pouvons désormais arpenter et parcourir des sites entièrement disparus (Fèvres-de Bideran, 2013). En cela, ils jouent un rôle essentiel dans la construction et la circulation d'un patrimoine virtuel qui participe à la légitimation de ce que nos sociétés contemporaines définissent comme leurs passés. Or, derrière la modernité de ces représentations infographiques et l'enthousiasme des discours qui les accompagnent, se cache un exercice figuratif aux origines anciennes. Ces images de synthèse de sites archéologiques ou de monuments historiques qui circulent dans l'espace public reprennent en effet une tradition mise en place dans la seconde moitié du XVIII e siècle par les architectes Prix de Rome envoyés pour quatre ans à la villa Médicis. Ces « Restaurations » de quatrième année consistaient alors à produire de grandes planches aquarellées proposant diverses restitutions graphiques de monuments antiques, permettant ainsi aux jeunes pensionnaires de se familiariser avec l'architecture classique (Pinon & Amprimoz, 1988). Réinscrire dans le temps long ces pratiques illustratives nous paraît donc essentiel pour comprendre les bouleversements effectivement constatables dans ces formes de médiations numériques. Nous forgeons en effet l'hypothèse que ces transformations ne se situent pas tant du côté des techniques iconographiques, que du côté des communautés scientifiques et professionnelles impactées par ses outils. À cet égard, une réflexion autour des concepts particuliers de restauration, restitution et reconstitution paraît pertinente pour déterminer< Réduire
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