De la factitivité à la création d’une forme de vie : cas des applications mobiles WhatsApp et Messenger.
Langue
fr
Communication dans un congrès avec actes
Ce document a été publié dans
ICODOC 2017 : Objets, supports, instruments : regards croisés sur la diversité des ressources mobilisées en interaction, 2017-06-15, LYON. 2017
Résumé en anglais
Ce sujet s’inscrit dans une perspective de recherche privilégiant l’analyse des énoncés performa- tifs que nous retrouvons dans les applications « multi-plateformes »WhatsApp et Messenger dans la perspective d’une création ...Lire la suite >
Ce sujet s’inscrit dans une perspective de recherche privilégiant l’analyse des énoncés performa- tifs que nous retrouvons dans les applications « multi-plateformes »WhatsApp et Messenger dans la perspective d’une création d’une forme de vie. L’on part du constat selon lequel le parcours et l’expérience d’achat des appareils intelligents (smartphones et tablettes) se fait en considérant le caractère pratique des systèmes multiformes d’échanges communicationnel. La conception d’ap- plications répond aussi à ce principe : favoriser l’échange, créer et suggérer l’interaction entre les utilisateurs et définir différents modes d’usages. Dans cette étude nous allons nous attarder sur les applications WhatsApp et Messenger afin de monter comment les énoncés performatifs permettent et suggèrent aux utilisateurs la création d’une situation de communication et d’in- teraction. En d’autres termes comment ces énoncés engendrent un « faire-faire »(A. J. Greimas, 1983), par la proposition et la création d’un style de vie qui aboutit à une forme de vie. Le style de vie est un ensemble de traits caractérisant « des usages que se sont appropriés des acteurs »(J. Fontanille, 2015, p.267). Ces usages correspondent à l’ensemble des actions possibles avec ces applications (partages des story, publications de photos avec émoticônes...). Dans le cas de notre approche, il s’agit d’une communauté créée à l’aide de ces applications et influencés dans leurs actions par les énoncés performatifs. Ainsi, le problème tel que considéré par la sémiotique se penche sur l’analyse des énoncés performatifs comme modalités créant des styles de vie qui se fixent et se stabilisent dans les habitudes des usagers comme des formes de vies. Les formes de vie proviennent de la récurrence d’un ou de plusieurs styles particuliers permettant de reconnaitre une culture propre à un groupe d’individus (J. Fontanille, 2015). Autrement dit, ces formes de vie créent une dépendance chez les utilisateurs de ces applications, une culture dont ils ne peuvent s’en détacher. L’énoncé performatif « est un énoncé qui sous réserve de certaines conditions de réussite [...] fait ce qu’il dit de faire du seul fait qu’il le dise »(Kerbrat-Orecchioni, 2016, P.9).Ces deux réflexions en rapport avec l’énoncé performatif et les formes de vie suggèrent deux préoccupations. La première interrogation est de savoir si ce « faire-faire »que nous retrouvons dans les énoncés performatifs ne suggèrent pas une forme de communication entre les usagers. La seconde question relève de ce que cet usage participe à la création et à la consolidation d’une forme de vie. Pour ce faire, nous utiliserons deux axes principaux permettant de montrer, dans un premier temps, comment le faire-faire influence l’utilisateur dans l’usage qu’il fait des ap- plications, en se basant sur un corpus mettant en relief les énoncés. Dans un deuxième temps, démontrer comment ces énoncés permettent et obligent les utilisateurs à créer une situation de communication dans le sens d’un échange et d’un partage d’information. Dans cette perspective, la réflexion sur la factitivité qui initie un cadre épistémologique dynamique, celui de la descrip- tion des « faits du quotidien comme une narration où les objets guident l’usager dans parcours67id’usage » . Cette emphase sur l’usage de ces applications dénote de façon très explicite une miseen évidence des modalités qui apparaissent comme une manière détournée de mise en perspectivedu faire-faire. En référence à ce principe et relativement aux appareils, Remy Rieffel dira « les iimachines nous imposent, sans que nous nous en rendions compte, les règles du jeu » . Cette pensée semble s’appliquer aux applications WhatsApp et Messenger qui par leur énonciation introduisent un mode de vie inspiré du même coup par les concepteurs. Ce mode de vie ou style de vie est relayé et entretenu par les utilisateurs qui adoptent la méthode et le fonctionnement. De ce fait, la sémiotique nous permettra de programmer cette approche en se référant au par- cours génératif, c’est-à-dire la convocation et la disposition des éléments sémiotiques pour une génération de sens. L’énoncé performatif permettra de suggérer une méthode de représentation et de modélisation et de relance des compétences dans le cadre d’une communication entre les usagers. Pour cela, la communication dans le discours sera analysée relativement aux modalités comme « conditions nécessaires ou facultatives de l’action transformatrices de actants »(J. Fon- tanille, 2008, p. 175). En d’autres termes, Il sera question de déterminer l’intention du discours des sujets et l’impact en vue de saisir la complexité de cette relation et proposer un champ d’ap- proche pertinent basé sur la proposition d’une forme de vie nouvelle. Cependant, cette réflexion ouvre une autre perspective sur le caractère éphémère de l’action de l’usager (image ou statut disponible vingt-quatre heures) d’où le souci de renouvelé de manière continue son expérience. En d’autres termes la question de l’intensité dans un espace temporel.< Réduire
Mots clés
factitivité
affordance
applications
formes de vie
interaction
style de vie
modalités
didactique
Origine
Importé de halUnités de recherche