Castelnaux du bassin de l’Adour (Landes et Béarn) : morphologies et évolutions

Abstract

En Gascogne, la notion de castelnau, définie et étudiée par Benoît Cursente, va bien au-delà de ce que suggère la traduction littérale du terme : "château neuf". Il s'agit en effet d'un phénomène qui, aux XIIe et XIIIe siècles, a vu l'émergence d'un "nouveau type d'habitat groupé (...) conduisant le château et le bourg, jusqu'alors généralement distincts, à se superposer en une seule entité organique". Une commande visant à inventorier les castelnaux du sud du département des Landes a été l'occasion de réinterroger la question en privilégiant l'approche morphologique comme angle d'attaque. Sachant que les sources écrites étaient insuffisantes pour embrasser pleinement la portée du phénomène, il importait, dans un laps de temps limité, de balayer les 162 communes du département comprises au sud de l'Adour. Quelques incursions dans le département voisin des Pyrénées-Atlantiques ont en outre permis d'adjoindre à la réflexion les apports d'exemples a priori bien datés ou apportant, à tout le moins, des indications chronologiques. Le recours à la documentation planimétrique (et en particulier aux atlas cadastraux du XIXe siècle) est apparu comme un bon moyen de concilier contraintes matérielles et exigence de résultat. Cette appréhension physique du castelnau implique d'identifier et de définir les éléments caractéristiques de celui-ci tels qu'ils peuvent transparaître de sources largement postérieures à l'époque médiévale. Préalable à l'enquête mais procédant également de celle-ci, ce point est examiné dans un premier temps. Il est ensuite montré que les apparentes disparités morphologiques des castelnaux sont elles-mêmes porteuses d'enseignement et que la récurrence de certaines formes finit par avoir valeur de modèle.