Économie écologique pour une soutenabilité et résilience écosystémique des pêches face aux changements globaux
Langue
fr
Thèses de doctorat
Date de soutenance
2020-11-26Spécialité
Sciences économiques
École doctorale
École doctorale Entreprise, économie, société (Pessac, Gironde ; 1991-....)Résumé
Atteindre les différents objectifs du développement soutenable, incluant notamment la protection des océans, la conservation de la biodiversité marine et une utilisation soutenable des ressources halieutiques constitue un ...Lire la suite >
Atteindre les différents objectifs du développement soutenable, incluant notamment la protection des océans, la conservation de la biodiversité marine et une utilisation soutenable des ressources halieutiques constitue un défi pour les pêcheries industrielles et artisanales du monde entier. Les changements globaux, qui affectent les dynamiques écologico-économiques des écosystèmes marins et côtiers, compliquent significativement l'atteinte de ces objectifs. A travers la prise en compte de critères écologiques, économiques et sociaux liés respectivement au maintien de la biodiversité halieutique, de la viabilité économique des pêcheries et de la sécurité alimentaire, cette thèse a pour objectif d'identifier des stratégies de gestion de pêche permettant d'assurer la soutenabilité et la résilience des pêcheries maritimes.La recherche s’appuie sur deux études de cas: les pêcheries industrielles du Golfe de Gascogne et les petites pêcheries côtières coralliennes de Polynésie Française. Plusieurs modèles écologico-économiques sont développés et calibrés. Dynamiques, spatialement explicites, multi-flottilles, multi-espèces et stochastiques, ces modèles prennent en compte la complexité des interactions propres aux socio-écosystèmes étudiés, tout en s'inscrivant dans la famille des modèles de complexité intermédiaire pour une gestion écosystémique des pêches. Les paramètres des modèles sont calibrés en utilisant à la fois des données locales propres aux deux études de cas, et des données climatiques. Le choix de l’effort de pêche comme variable de contrôle du système permet de prendre en compte la relative flexibilité et la diversité d'outils de régulation propres aux systèmes de gestion étudiés. Une attention particulière est portée aux stratégies de pêche multi-espèces que sont le Multi-Species Maximum Economic Yield (MMEY), le Multi-Species Maximum Sustainable Yield (MMSY) ou l'éco-viabilité. Les stratégies, scénarios et projections dérivés des modèles sont comparés en utilisant des critères écologico-économiques de soutenabilité, de résilience et de viabilité tels que le maintien dans le temps des profits de l'activité de pêche, le maintien de la production alimentaire dont dépendent les populations insulaires et côtières et de la conservation des fonctions écologiques et de la biodiversité.Au delà des modèles, des stratégies de pêche et des scénarios construits pour les 2 études de cas, cette thèse présente une série de résultats transversaux importants: en premier lieu, l’analyse met en exergue la nécessité d'une redistribution temporelle, spatiale et par espèce des efforts de pêche pour la soutenabilité et la résilience des pêcheries maritimes. Plus concrètement et précisément, la recherche montre qu'une stratégie de diversification temporelle, spatiale, de métiers de pêche et d'espèces ciblées peut favoriser la soutenabilité et la résilience de tout le système pêche face aux incertitudes et à la complexité. Les stratégies stochastiques MMEY, MMSY et d'éco-viabilité apparaissent particulièrement pertinentes dans cette perspective. Ainsi une meilleure flexibilité des flottilles de pêches (dépendant de la flexibilité des instruments de régulation), qui serait fonction des incertitudes globales et du contexte écologico-économique, soutiendrait la viabilité et la résilience des pêcheries, artisanales comme industrielles. D’une manière générale, ces différents résultats mettent en évidence l’importance d'inscrire l'approche écosystémique dans une perspective écologico-économique et la nécessité de planifier le développement des pêcheries par une gestion multi-critère, adaptative, résiliente afin de minimiser les risques futurs.< Réduire
Résumé en anglais
Achieving the various objectives of sustainable development, including notably the conservation of the oceans and a sustainable use of fishery resources constitutes a challenge for industrial and artisanal fisheries around ...Lire la suite >
Achieving the various objectives of sustainable development, including notably the conservation of the oceans and a sustainable use of fishery resources constitutes a challenge for industrial and artisanal fisheries around the world. Global changes, which affect the ecological and economic dynamics of marine and coastal ecosystems, significantly complicate the achievement of these objectives. By taking into account ecological, economic and social criteria linked respectively to the maintenance of fishery biodiversity, the economic viability of fisheries and food security, this thesis aims at identifying fishing management strategies allowing to ensure the sustainability and resilience of marine fisheries.The research is based on two case studies: the industrial fisheries of the Bay of Biscay and the small coastal coral fisheries of French Polynesia. Several ecological-economic models are developed and calibrated. Dynamic, spatially explicit, multi-fleet, multi-species and stochastic, these models take into account the complexity of the interactions specific to the socio-ecosystems studied, while being part of the family of models of intermediate complexity for ecosystem-based fisheries management. The model parameters are calibrated using both local data relating to the two case studies, and climatic data. The choice of fishing effort as a system control variable takes into account the relative flexibility and diversity of regulatory tools specific to the management systems studied. Particular attention is paid to the multi-species fishing strategies that are the Multi-Species Maximum Economic Yield (MMEY), the Multi-Species Maximum Sustainable Yield (MMSY) or Eco-viability. The strategies, scenarios and projections derived from the models are compared using ecological and economic criteria of sustainability, resilience and viability such as maintaining the profits of the fishing activity over time, maintaining the food production on which island and coastal populations depend and the conservation of ecological functions and biodiversity.Beyond the models, fishing strategies and scenarios constructed for the 2 case studies, this thesis presents a series of important transversal results: first, the analysis highlights the need for temporal, spatial, by species and by type of fishing reallocation of fishing efforts for the sustainability and resilience of marine fisheries. More concretely and precisely, this research shows that a strategy of temporal, spatial, fleet (type of fishing) and targeted species diversification, can promote the sustainability and resilience of the whole fishing system in the face of uncertainties and complexity. The MMEY, MMSY and Eco-viability stochastic strategies appear particularly relevant in this perspective. Thus a better flexibility of fishing fleets, which would depend on global uncertainties and would be function of the ecological and economic context, would support the viability and resilience of fisheries, both artisanal and industrial. In general, these different results highlight the importance of embedding the ecosystem approach within an ecological-economic perspective and the need to plan the development of fisheries through a multi-criteria, adaptive and resilient management in order to minimize future risks.< Réduire
Mots clés
Economie
Soutenabilité
Résilience
Ecosystémique
Pêches
Changement climatique
Ecologie
Mots clés en anglais
Economics
Sustainability
Resilience
Ecosystem
Fishing
Climate Change
Ecology
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