Certaines causes de mortalité infantile échappent à la règle du paradoxe ostéologique enpaléopathologie
Langue
fr
Communication dans un congrès
Ce document a été publié dans
Colloque du Groupe des Paléopathologistes de Langue Française (GPLF), 2025-03-28, Rouen.
Résumé en anglais
Le paradoxe ostéologique (Wood et al., 1992) postule que les maladies rapidementfatales ne laissent aucune trace sur les restes squelettiques et que les observationspaléopathologiques traduisent principalement la morbidité ...Lire la suite >
Le paradoxe ostéologique (Wood et al., 1992) postule que les maladies rapidementfatales ne laissent aucune trace sur les restes squelettiques et que les observationspaléopathologiques traduisent principalement la morbidité et non la cause du décès. Ceprincipe, résumé par l’adage « Better health makes for worse skeletons », remet en question lavalidité des approches paléoépidémiologiques pour identifier les causes de mortalité rapide,en particulier chez les enfants. En effet, selon Wood et al. (p. 367) : « La mort infantile oujuvénile, lorsqu’elle survient, est souvent rapide et ne laisse aucune trace sur les tissus osseux» dans les cas de faible résistance générale. Selon ce modèle, les marqueurs de pathologies nesont visibles, dans les archives archéologiques, que chez les enfants les plus résilients, dontles maladies ont duré suffisamment longtemps avant le décès.Cette présentation vise à démontrer que le paradoxe ostéologique n’est pas une règleabsolue, en fournissant des exemples spécifiques où la paléopathologie peut détecter dessignes discrets mais distinctifs de maladies rapidement mortelles chez les enfants. Cettereconnaissance est rendue possible grâce à la conjugaison d’études de la littérature médicohistoriquedu 19è siècle et d’explorations morphologiques approfondies des restes osseux,incluant l’utilisation de la microtomodensitométrie et de l’imagerie tridimensionnelle.Trois études de cas illustrent cette approche : l’ostéomyélite aiguë, la méningitetuberculeuse et la maladie de Thomas Barlow. Ces trois maladies infantiles, rapidementmortelles sans traitement spécifique, étaient fréquentes dans le passé. Même en casd’évolution rapide, elles peuvent laisser des traces identifiables sur le tissu osseux. Leparadoxe de la fréquence médico-historique de ces maladies et de leur raretépaléopathologique nous paraît liée à un défaut de reconnaissance, qui peut lui-mêmes’expliquer par la forte influence conceptuelle du paradoxe ostéologique dans la recherchepaléopathologique.Wood James W., Milner George R., Harpending Henry C., Weiss Kenneth M., 1992. The osteological Paradox: Problems of Inferring Prehistoric Health from Skeletal Samples. Current Anthropology 33 (4): 343-358.< Réduire
Mots clés
Paradoxe ostéologique
mortalité infantile
paléoépidémiologie
ostéomyélite aigüe
méningite tuberculeuse
Maladie de Thomas Barlow
Origine
Importé de halUnités de recherche