Numismatique et histoire évènementielle chez les Celtes : une relation houleuse

Abstract

Dès la Renaissance, les monnaies antiques sont utilisées par les érudits comme sources d’information directes sur le passé. À l’appui des discours historiques, elles illustrent les portraits des dirigeants grecs ou romains. Jusque dans les années 1970, chercher la correspondance des données de terrain et d’événements historiques attestés par les sources littéraires constitue une démarche courante dans les études archéologiques. Ainsi pour distinguer les usages monétaires liés à la guerre, on s’est tout d’abord beaucoup appuyé sur la distribution des trésors monétaires et leur composition. Mais ces trésors sont-ils réellement en mesure d’identifier et de certifier la présence d’un champ de bataille ou plus largement d’un phénomène migratoire ? Quelle est la méthodologie à notre disposition pour différencier les déplacements de population des échanges, simplement en nous fondant sur les monnaies ?Sur la base d’une comparaison des trésors entre la France, la Suisse, l’Espagne, l’Allemagne et la Tchéquie, cette communication souhaite revenir sur les épisodes guerriers les plus marquants du Second âge du Fer (la deuxième guerre punique, la migration des Cimbres et des Teutons et enfin la guerre des Gaules). Reprenons l’analyse sans œillères en exploitant les données archéologiques et numismatiques, avant de revenir aux sources et à l’éclairage particulier qu’elles confèrent aux grands conflits qui émaillent les derniers siècles avant notre ère.